dimanche 18 janvier 2015

#12# Une indienne dans la ville

Une Bonne Année à vous qui me lisez, et surtout la SAN-TE !

Trêve de plaisanterie et de paresse ... je vais l'écrire cet article ! C'est long, mais t'en fais pas, y'a beaucoup d'images.

Ce dernier mois, encore une fois, je ne l'ai pas vu passé. En même temps, c'était la période des fêtes ! Des vacances ! Alors l'ennui n'était pas de mise, croyez-moi.

Depuis quelques temps, l'inspiration pour écrire ce nouvel article me faisait défaut. Depuis mon retour d'Australie il y a une semaine, je me sentais à côté, du genre pas trop à ma place. Mais désormais, le moral est retrouvé et j'ai enfin envie de partager mes dernières aventures.

Au sommaire : Noël, Australie, Nouvel An, Retour en Asie, Chiang Dao, et prise de conscience !

Alors oui, j'ai vécu mon premier Noël à l'étranger, loin de ma famille et de tous ceux avec qui j'aime passer les fêtes en général. Lors de mon dernier article, je disais que je voulais m'accrocher à cette idée que la France était plus proche que je ne le croyais. Le hasard a fait que le lendemain je recevais un colis surprise rempli de sucreries et de décorations de Noël. Sachez qu'à l'ouverture du paquet, l'émotion était de mise : une enfant face à ses premiers cadeaux de Noël.


Noël s'est donc déroulé à mon ONG. Nous étions une quinzaine, chacun devait ramener quelque chose à becter. Autant dire que j'ai frôlé la crise de foie, tradition respectée pour le coup. Soirée sympathique et victuailles en pagaille. Ma France m'a cependant manqué en cette soirée-clef. Le 25 au soir a été un peu plus triste : après avoir essayé de nous réunir à nouveau chez moi, untel était malade, untel avait un skype prévu ... bref, on s'est retrouvé à deux avec Marion à s'empiffrer une nouvelle fois. 

Le 26 je m'envolais pour un nouveau continent.

UNE INDIENNE DANS LA VILLE

Départ 14h30 : premier vol Chiang Mai - Kuala Lampur. Place au hublot, j'ai pu voir apparaître l'océan indien : pour la méditerranéenne que je suis, j'ai réalisé à quel point la vue de l'eau, de la mer, de l'océan m'avait manqué. 
Après 3 heures d'attente dans l'aéroport de KL, nouvel avion direction Sydney !
Voyageant avec Air Asia (oui, le malaise), les 9heures de vol entre KL et Sydney ont été quelques peu désagréables. A moitié dormi, j'arrive sur Sydney, toujours placée à côté du hublot, je redécouvre déjà d'en haut l'Occident. 


Cette arrivée en Australie m'a vraiment fait drôle. J'étais à nouveau plongée subitement dans une sorte de vie réelle, une vie qui ressemble davantage à celle que je mène en France. J'ai réatterri. Prise du métro direction Bondi Jonction où je retrouve ma petite Victoria, en nage après son sport. Ma tête devait faire vraiment peine à voir : il se trouve que j'ai fait une mauvaise manœuvre en prenant mon ticket de métro, en gros j'aurais dû payer $200 d'amende pour avoir demandé la mauvaise station. Mais le contrôleur a réellement dû avoir de la peine en voyant ma tronche, car il m'a laissée passer, comprenant que j'étais totalement à côté de mes pompes.

Donc direction le quartier de Bondi Beach ! L'une des plages les plus connues d'Australie, la plage des surfeurs et des alertes aux requins. Après une douche, mes esprits me sont revenus, j'ai retrouvé mes deux petites Léa et nous avons mangé toutes les 4 sur la plage (une salade à $9 à emporter, et VOILA les prix australiens)
Australie, Thaïlande, Nouvelle-Zélande et Singapour, retrouvailles à Sydney, Narmol
Les jours qui ont suivi à Sydney se sont donc résumés à la découverte de la ville mais aussi et surtout à la découverte des plages ! Il a fallu que j'aille en Australie pour vivre mes premières vacances à la plage, si si ! Moi la Marseillaise, c'est en Auvergne que je passe toutes mes vacances, et en Auvergne c'est pas vraiment les plages et le soleil qui caractérisent la région.

J'ai donc passé mon temps à me prélasser au soleil, à nager, à visiter un peu, mais surtout à glander. Et CA c'est ce qu'on peut appeler de VRAIES vacances.
Noël à l'australienne
Vue du Harbour Bridge
Bondi Beach : Les  Congés Payés
Piscine sur l'océan
Manly Beach
L'un des épisodes des plus marquants a bien entendu été notre rencontre avec les kangourous ! Cet animal étrange, qui ne pousse qu'en Australie. Notre expédition nous aura pris donc presque la journée, deux heures de train pour aller à Morisset Park. Expédition presque gratuite (seulement le train à payer, un Dimanche, donc $2.50 haha !). Nous nous sommes baladées le long d'une route traversant une forêt à la flore australienne. Magnifique ! Puis apparation des premiers kangourous : réaction des Frenchies "OHhhHHHHhhhh Qu'ils sont meuuuuugnons". Puis séance photos et pic-nique en bonne compagnie je dirai, vraiment tip-top ! A savoir : ils adorent les bananes !

Vue du train
L'épisode épique de l'épopée australienne est bel et bien le nouvel an. Tout le monde a déjà plus ou moins entendu parlé des feux d'artifices à Sydney, une des premières villes au monde à fêter la nouvelle année. Cet événement dans la ville est tellement connu que touristes et locaux affluent sur les spots prévus pour l'occasion, certains vont même jusqu'à camper la veille (au sens littéral du terme : tente, glacière et cie), pour pouvoir jouir d'une belle vue à minuit, le 01/01. Le projet pour les Frenchies c'était donc de se rendre le matin du 31/12, de rester toute la journée jusqu'au soir pour pouvoir profiter pleinement du spectacle. En décembre en Australie c'est l'été, le soleil est vraiment mauvais (sachez que si on bronze si bien en Australie c'est en raison du trou dans la couche d'ozone qui la surplombe)
Nous avons donc attendu sous un soleil écrasant, pendant 11heures ces p****** de feux d'artifice. L'expérience est néanmoins à vivre, je le reconnais : veste sur le crâne pour se protéger du soleil, voir même achat d'un parapluie pour s'abriter ... et achat d'un UNO pour s'occuper. Bref, une journée longue mais mémorable, où la fatigue et le soleil nous ont fait délirer.
La fourmilière
Et sinon les feux d'artifice ? Ouais c'était pas maaaal quoi !



Le plus épique restera notre retour en ville après ces formidables feux d'artificle de 11 min (11 heures d'attente pour 11 minutes de spectacle, c'est correct). Je ne sais combien de temps on a galéré, dans la foule collées à d'autres, dégoulinantes, à bout de nerfs ... Nous avons enfin réussi à prendre le métro pour regagner le centre. Bien évidemment, nous avions rien bu car sur les spots l'alcool y est strictement interdit pour éviter tout débordement. Du coup nous nous sommes retrouvées à 3h du matin dans le centre de Sydney, au milieu des rues qui étaient bloquées pour l'occasion, remplies de gens totalement saouls, de filles surexcitées, de mecs titubant et de policiers à chaque coin de rue pour encadrer le tout. Pour l'anecdote : à Sydney, les bars ferment à 3h du matin, MEME le jour de l'an. Donc, nous avons vécu un jour de l'an sobres, et au lieu de boire de l'alcool, on a bouffé une glace assises dans la rue, admirant ce spectacle d'ivrognerie. Rigolo ceci dit !

En tout cas je peux le dire : j'ai passé mon 1er janvier 2015 à la plage !

Comme un 1er Janvier
Sinon notre deuxième étape en Australie avec Léa c'était l'escapade à Melbourne. Nous avons pris un train de nuit (11h de trajet ...) pour l'aller et l'avion (1h30) pour le retour.
Vue depuis le train de nuit
Arrivées à Melbourne au petit matin, nous avons regagné notre auberge, the Nunnery, que je recommande si vous allez faire un tour à Melbourne. Pour le même prix et parce qu'ils manquaient de place, nous nous sommes retrouvées dans une chambre pour deux personnes, idéal ! 
Melbourne est à l'opposé de Sydney. D'ailleurs, les deux villes se font comme qui dirait la guerre ! D'un côté les surfeurs, les sportifs, l'apparence ; de l'autre, les hipsters, les bars, la musique de rue, et bon toujours l'apparence mais sous un autre angle.
Une amie de Léa ayant vécu à Melbourne pour un an nous y a rejoint, ce qui nous encore permis de nous laisser guider au travers de la ville. Ne pas avoir de carte, ne pas se prendre le chou avec la direction à prendre, ça c'est le pied ! 

Street Art

Petit tour à la plage de Melbourne, qui ne vaut pas celles de Sydney mais bon, nous avons admiré le couché du soleil tout en sirotant une bière australienne. Magnifique !


Une des choses à faire quand vous êtes à Melbourne, c'est d'aller sur la Great Ocean Road et aller voir les 12 apôtres (de gros cailloux dans l'eau, qui ne sont plus que 8 aujourd'hui). Pour l'expédition, on a payé $109 ... chéro chéro (oui vous l'aurez compris, je suis devenue une vraie raccro). Au programme de la journée, un mini-van vient nous chercher à domicile, on longe l'océan et on s'arrête aux endroits les plus en vogue. La queue de touristes longeant la côte était assez impressionnante. On a pu voir des koalas (qui ne dormaient pas seulement mais qui mangeaient, chose rare de les voir bouger), et des perroquets sauvages que l'on pouvait nourrir à la main (oui j'étais dans tous mes états)
Selfie Parrot

J'avoue que la balade en valait la peine, même si au fond il ne s'agit que d'eau et de cailloux (spéciale dédi à toi ma Léa). La dernière sur la plage était idyllique !


Notre retour en avion à Sydney ... parlons-en ! Notre compagnie low-cost, Tiger Air, ne permet que 10kg de bagages cabine. EVIDEMMENT nous avions toutes les deux trop de poids ... Et pour ne pas payer d'excédent, j'ai innové avec une technique aussi troublante qu'efficace. La vidéo est une preuve à l'appui :



Une fois revenues à Sydney, Léa partait le lendemain. Nous nous sommes néanmoins rendues avec Vico dans le centre pour que j'aille récupérer mon nouveau visa pour la Thaïlande. Pour l'histoire sympa, j'ai déposé mon passeport au Consulat Thaïlandais le 29 décembre, je ne l'ai récupéré que le 6 janvier. HEUREUSEMENT que le passeport n'a pas été demandé pour le vol interne Melbourne/Sydney. Sinon, le meilleur dans tout ça a été ce moment de solitude quand l'employé auquel j'ai donné tous mes papiers m'a sorti un "au fait, vu que vous n'êtes pas australienne, vous n'êtes pas sûre d'avoir le visa ...". Donc le mec, vous donnez tous les papiers, vous allez même en imprimer des manquants dans une agence de voyage, vous revenez, vous donnez $90, et à la fin "au fait, vous êtes quand même dans la merde". Autant le dire : j'ai apprécié et mon regard l'a glacé
Ce qui est drôle, c'est quand vous expliquez la situation à vos parents par skype avec le plus de détachement possible, genre je fais confiance au système, oui je prends l'avion sans passeport mais c'est normal en Australie. Comme si vous étiez la plus sereine du monde, mais au final, vous vous sentez juste au bord du précipice.
Mais tout finit bien : car je l'ai eu ! Quand je suis allée récupérer mon passeport, c'était presque comme si je découvrais le Graal. Je travaille légalement en Thaïlande. Oui, des félicitations s'imposent !

Cette escapade en Australie m'a donc fait redécouvrir l'Occident, après 3 mois et demi d'expatriation en Asie. Oui je me sentais totalement perdue dans ce monde en mouvement, dans cette ultra-modernité, dans cette ville qui ressemble presque à un village des sims, au milieu de ces gens blonds, bodybuildés, hyper bien sapés. Je me suis retrouvée au milieu de buildings, presque comme si j'avais mon carquois et mes flèches sur le dos.

J'ai redécouvert ce que c'était que boire l'eau du robinet et de jeter le papier toilette dans la cuvette des WC et non dans la poubelle. J'ai remangé des choses non épicées, mais des plats qui coûtaient cher parfois ... l'équivalent d'une semaine de bouffe en Thaïlande. 
Oui j'ai ressombré dans cet Occident et je n'y étais pas vraiment préparée. Mais au bout de deux jours, on s'y refait naturellement. Mon retour prochain en France sera assez violent je pense ... 

Mon retour à Chiang Mai a été long et laborieux. Ma compagnie était Air Asia, celle dont un avion s'est crashé il y a peu . J'étais ultra stressée, comme jamais je ne l'ai été pour prendre l'avion. Au final : sur 9 heures d'avion, 8 heures de turbulences. J'étais pétrifiée. Arrivée à KL à 3h du matin, je me suis enfin posée au Mac Do afin d'avoir la wifi. Et là, je découvre les tueries de Charlie Hebdo, ce qui m'a littéralement glacé le sang. Je ne parlerai pas de points de vue sur cette affaire, j'ai simplement envie de partager mon sentiment d'expatrier au moment où la France est au centre de toutes les attentions : on se sent loin, on se sent impuissant, on ne se sent pas à sa place. Cela faisait plusieurs mois que je n'avais pas ressenti ce besoin de rentrer chez moi. 

4 mois donc. Etrange. Ce week-end, nous avons fait une petite escapade entre Françaises à Chiang Dao, une montagne à 1h de route de Chiang Mai. Nous avons loué un bungalow avec Marion et Violette, nous nous sommes baladées, j'ai dormi, nous avons mangé, nous avons discuté autour d'un feu de camp. Un week-end ressourçant, libérant l'esprit. Nous avons dormi sous des couettes, emmitouflées dans nos pulls. Le pied. 
La tignasse de Farang qui dépasse
Et maintenant je me sens fin prête à continuer ma vie à Chiang Mai.

Il est étrange aussi de se dire que je ne suis même pas à la moitié de l'aventure. Violette et Marion partiront d'ici 2 à 3 mois. Quant à moi, je suis ici encore jusqu'à Juillet. Le temps commence à faire long. Désormais je ne découvre plus tant que ça Chiang Mai, cette ville est mon quotidien. Ça ne peut pas être l'ennui, car j'ai toujours quelque chose à faire, mais je suis las d'être loin. Je ressens le besoin de retourner aux sources mais la perspective de rentrer en France m'effraie d'autant plus.
Reste à savoir : à quoi cela va-t-il ressembler ?Je crois qu'une nouvelle étape pour moi est enclenchée. J'ai envie d'approfondir mes connaissances du pays, de faire davantage d'efforts d'intégration parmi les Thaïs (et cela passe par l'apprentissage de leur langue). 


La suite le mois prochain ...
Teaser : 
préparation du festival de photographie
débarquement de Léa 
débarquement parental ! 


Mon expédition en Australie m'aura fait prendre conscience que la Thaïlande est désormais bien plus présente en moi que je ne l'avais imaginé.
Une 3A, ça vous construit, et le pays qui vous accueille vous forge tout particulièrement. Je suis curieuse de savoir comment sont mes camarades désormais, en quoi ils ont déjà changé.


Un petit Post-Scriptum :
Afin de nous faire un peu d'argent, avec Marion on s'est mises au mannequinat (T-shirts, débardeurs, robes ... pour tous les goûts...).
Pour la barre de rire, il suffit de cliquer sur la photo