lundi 10 novembre 2014

#10# Welcome to my Tower Of Babel !

Bientôt 2 mois !

Depuis mon dernier article, les choses ont énormément évolué ! Durant ces 3 dernières semaines, j'ai découvert un autre visage de la Thaïlande qui m'est que plus accueillant encore !
Chaque semaine est différente, un ressenti totalement opposé : je suis repassée par une sorte de stade un peu dépressif, puis le moral est remonté ... la France à certains moments manque davantage. Le colis parental est donc arrivé à pic à ce moment-là ! Des gerblés, des draps, des dolipranes, un bouquin et mes chaussures de course ! Je me suis remise à la course à pied, ce qui fait un bien fou d'enfin se dépenser à nouveau. C'est vérifié : le sport est bon pour le corps et l'esprit ! Le seul hic, ces tendons fragilisés par mes deux pèlerinages de Compostelle qui commencent un peu à tirer ... non il n'est pas bon de vieillir. 





Un petit résumé donc ... 

Commençons pas le commencement ... le sort a frappé, pas trop fort mais oui ça a frotté ... Alors que je finissais mon précédent article en fanfaronnant concernant mon scooter, priant tous les dieux sous toutes leurs formes de m'éviter un accident, ben ça a pas manqué : 10 minutes après, je subissais non pas un mais DEUX petits crashs à 30 secondes d'intervalle. Je dis petits car oui, rien de grave, je portais un jean : mon pied un peu ensanglanté et quelques bons bleus. La pluie n'a pas aidé et le monde sur la route non plus. 
  • Premier crash : un mec me coupe le devant pour tourner à sa gauche, je roulais tranquillo mais je pile et je glisse. 
  • Deuxième crash : une c******* qui grille littéralement la priorité : sur le moment, elle sans casque, j'ai été bien choquée, inquiète pour elle. Finalement rien de grave, mais oui après je roulais à 20 km/h avec un air de chien battu !
J'ai donc fait l'acquisition de mon nouveau scooter que j'ai appelé Georges (désolée pour les Georges qui me lisent, mais ça lui va plutôt bien !). 



"Si je devais résumer ma vie de ces trois dernières semaines aujourd'hui avec vous je dirai que ce sont d'abord des rencontres ... "

Je n'ai plus le temps de dormir à cause d'eux ... Mais bon Dieu que ça fait du bien d'être avec ces nouvelles têtes qui désormais font partie de mon quotidien ! Chaque jour est différent ... ou plutôt chaque nuit. 
Alors voilà : au centre de mon ONG sont arrivés de nouveaux stagiaires, un groupe se forme, THE SHARK TEAM (ne me demandez pas pourquoi ce nom, les Ecossais sont des gens bien étranges ...).  Certains ne sont que de passage, mais voilà le noyau de ma tour de Babel :

Etats-Unis / Thaïlande - Ecosse - Angleterre / Afrique du Sud - Canada - Lituanie - Italie - Singapour - France 

Malgré le fait que je sois la plus jeune, je ne ressens plus aucun décalage : ces gens sont fous, délirants ! Et oui ils devraient faire du théâtre ... Je passe presque plus de temps maintenant à parler Anglais que ma propre langue (tout dépend si Marion est dans les parages). Malgré les différents accents, tout est beaucoup plus fluide même s'il arrive que mon cerveau se mette sur OFF.

Les soirées défilent, mes heures de sommeil en sont réduites ... J'ai découvert le vin de riz : très puissant ... mais je suis fan ! Chiang Mai est une ville remplie de restaurants et de bars et nous passons notre temps à les visiter. Il faut dire que les Ecossais sont assez fidèles à leur réputation de fêtards : il en suffit d'un pour faire sortir tout un groupe !
Pour la première fois depuis peut-être 10 ans, j'ai fêté Halloween. Déguisée en poupée, avec les moyens du bord ! Même mon maître de stage s'est joint à nous ! Soirée pour le moins inoubliable. 

Les différents bars, selon les différentes localisations de la ville, reflètent un peu l'esprit de Chiang Mai : entre ville ultra touristique et ville qui tâche de se préserver de ce tourisme intempestif justement ... Ainsi dans certains bars vous ne trouverez que pratiquement des expats et dans d'autres, beaucoup connus seulement des Thaïs : et là vous ne vous sentez pas totalement à votre place. 
Ainsi nous sommes allés au "Communist Bar". Pour le coup, une totale immersion dans le monde thaï : une salle immense et bondée, aux plafonds élevés, avec des portraits des différents anciens chefs communistes. Une grande scène sur laquelle se produisent des danseuses de cabarets thaïs et des chanteurs thaïs. La musique est particulière ... l'ambiance est très spéciale, mais assez sensationnelle ! Nous étions tous à une table, nous avons commandé pour plusieurs à boire et à manger : je ne savais pas ce que ça faisait d'être VIP, maintenant j'en ai un aperçu. Dès que vous finissez votre verre, le serveur juste derrière vous reste aux aguets pour vous le remplir à nouveau.


Sinon cette fin d'Octobre et ce début Novembre ont été marqués par la fête des lanternes, Loy Krathong, célébrant la fin de la saison des pluies. Ironie du sort : ces 3 jours de Loy Krathong 5, 6 et 7 Novembre ont été accompagnés d'une pluie incessante. Dommage pour nous, touristes ! Je pense à Marion, peuchère, elle qui se faisait une joie de les voir ces lanternes ... Heureusement, le 27 octobre nous nous étions rendues à Mei Jo University, où un relâchement de lanternes avait lieu. J'avoue que ça en valait le détour : un Time-Lapse est en préparation, mais pour le poster j'attends le retour de mon maître de stage qui le garde jalousement sur son ordinateur. En attendant, une petite vidéo !



Nous avons cependant bien fêté la fin de Loy Krathong avec les autres, faisant exploser quelques pétards à l'instar des Thaïs : car oui, pendant cette fête des lanternes, vous pouvez observer des lanternes dans le ciel, ou bien flottant sur la rivière, ou bien vous faire ravir les oreilles par des feux d'artifice et pétards incessants. Si les lanternes c'est très beau, niveau sécurité c'est pas le top : le suspens c'est de savoir si votre lanterne restera bloquée dans un arbre ou bien sera prise dans les files électriques ... plutôt sympa. 




Désormais nous ne sortons donc plus à deux, mais ! Hier nous sommes allées avec Marion et en compagnie de nos nouveaux acolytes à un lac. Comme d'habitude, je rechignais par pure flemme de prendre le scooter et de devoir sortir de la ville. Mais, j'avoue avoir eu tort : nous avons pu prendre un bon bol d'air pur et j'ai pu rouler sur des routes de campagne. Un pur plaisir que de ne pas respirer ces pots d'échappement et de devoir slalomer sans cesse entre Tuk-tuks, camions, voitures et cie.
Nous nous sommes installés dans une cabane au bord de l'eau, l'un d'entre nous avait amené de la musique, je me suis élardée sur le sol en paille à côté de la table et j'ai juste savouré de pouvoir rien faire, de prendre le soleil et tout ça en ce 9 Novembre.  Nous avons commandé à manger et à boire, partageant ainsi deux gros poissons et une salade thaï. Une après-midi très sympathique et j'en redemande !



Ma vie ne ressemble en rien à ce que j'ai l'habitude de vivre en France. Mon stage me permet d'être libérée de tous ces devoirs et autres poids qu'on trimbale le soir dans son cartable. Les sorties, les restos, rien de tout ça n'est un extra : c'est compris dans mon budget. Je peux me permettre de prendre du bon temps sans regarder sans cesse ce porte-monnaie qui en France me paraît si vide et faible ! Il va falloir cependant que je le surveille, je projette de beaucoup bouger très prochainement ! 

Déjà je vais aller à Bangkok 3 jours fin Novembre, puis de là je prendrai un avion pour aller jusqu'à Siem Reap au Cambodge, là où se trouve le temple d'Angkor ! Pour quelle raison ? Toute l'équipe de mon ONG sera sur place pour un festival de photo, vin et fromage gratuit (et oui c'est un festival français héhéhé étant la française du lot, je revendique mes origines !)
Et puis ... et puis IL Y A SYDNEY POUR LE NOUVEL AN ! Je vais voir l'Australie pour de bon ! Le prix du billet ... ? Je ne le dirai pas. Mais c'est mon cadeau de Noël, l'un des plus beaux qu'on a pu me faire jusqu'alors ! Je partirai donc juste après Noël pour rejoindre ma petite Vicky sous le soleil australien ! 

Comme je l'ai déjà dit, bientôt 2 mois que je suis là, dans 6 jours exactement. Quand je repense au bilan de mon premier mois, quand je relis mes précédents articles, quand je regarde à nouveau toutes ces photos que j'ai prises, je ressens déjà que je ne suis plus exactement la même, j'ai grandi. J'ai une vie en Thaïlande, je l'ai construite : un travail de fond qui n'est pas tous les jours facile et qui demande parfois beaucoup d'énergie et du mental ! C'est comme un pèlerinage ... ma marche est continuelle, c'est un travail de longue haleine et d'endurance. Mais cette dernière semaine j'ai enfin pu recueillir les fruits de tous ces efforts d'adaptation ! Et oui, cette semaine je me suis dit que je ne voulais pas rentrer ... J'aime être ici. Je sais que je dois profiter de ce sentiment, car il y aura toujours des hauts et des bas : et les bas reviendront en temps voulus ... Ceux qui m'entourent actuellement ne sont là que temporairement et rentreront probablement définitivement chez eux pour Noël. Je profite donc de ma nouvelle meute, de notre wolves pack ! Même si c'est soi-disant une équipe de requins, personnellement je penche plutôt pour une meute de loup. Nous sommes tous seuls, expatriés, projetés dans un univers qui n'est pas le nôtre. Nous sommes solitaires jusqu'au moment où on trouve notre meute : et dès lors qu'on la trouve, on ne peut plus s'en passer. 

Ainsi donc je peux le dire : je vais bien, tout va bien !



mercredi 22 octobre 2014

#9# Le Fabuleux Destin de Marie en Asie

1 mois et une semaine.

Voilà le temps qui s'est écoulé depuis mes derniers pas sur le sol français et mes premiers sur le sol thaïlandais. Mon record en distance et en temps : loin de chez moi, que ce soit seule ou accompagnée (I miss my Zozo !).

La semaine dernière fut plutôt calme en comparaison avec la précédente. A l'ONG je deviens de plus en plus efficace et mes tâches se diversifient quelques peu (je fais l'inventaire YOUHOU). Rester assise toute la journée me rend cinglée, mais certains jours je peux prendre davantage l'air [pas frais] de Chiang Mai. Le meilleur ce sont les missions "courses" pour Schumarie et sa Frange Mobile (livraison dans les 15 min qui suivent la commande, satisfait ou satisfait).

Cette semaine, l'événement marquant fut le COURS DE CUISINE THAÏLANDAISE.
Au programme : petit tour au marché, puis apprentissage de 7 plats traditionnels. Quel bonheur de savoir enfin ce qu'on a dans son assiette ... Car oui, la plupart du temps, quand il s'agit de commander un plat il est préférable de se fier aux photos (quand il y en a !) ... surtout quand le menu n'est pas traduit en anglais. 

Ainsi après un petit tour de marché, nous nous sommes rendues avec Marion dans une sorte de maison légèrement à l'extérieur de la ville : petit tour du potager, notre guide nous présente aux légumes asiatiques ... et aux plantations de piments. 
Le durian, fruit à l'écorce pestilentielle 
(au point d'être interdit dans certains hôtels, pas encore goûté )

La pastèque, une passion.

"Maï phet, not spicy please !" TU PARLES

Après ça, retour dans la salle des cuistots : la cuisine thaïlandaise est donc essentiellement à base de riz (pour mon plus grand malheur), de piment (tout est une question de dosage...), de lait de coco (ça ça me plaît) et d'huile (poisson frit, nouilles frits, riz frit, "nems" frits, poulet frit ... miaaam de l'houile).






En rentrant en France (et oui car sur place avec seulement un micro-onde et une bouilloire c'est un peu compliqué pour jouer à Master Chef), je pourrai donc m'essayer à la confection de petits plats traditionnels en mode Maïté.
  • Sweet Sticky Rice with Mango / Mangue et riz au lait de coco /  Kha Neow Mamuang : un plat traditionnel, simple et excellent
  • Papaya salad / Salade de Papaye / Som Tam: un régal, malgré les piments, se mange avec du riz ... (encore...)
  • Chicken in coconut milk soup / Soupe de poulet au lait de coco / Tom Kha Gai : hyper bon et un vrai jeu d'enfant, prêt en 5 min
  • Deep Fry Spring Rolls / Pawpia Tord : genre de nems, une tuerie
  • Egg Fried Rice / Riz frit aux oeufs / Khao Pad Khai : un genre de riz cantonnais 
  • Phad Thai : the symbole du pays, nouilles frits avec légumes et viande au choix


Des plats très simples à faire, la cuisine thaï n'a pas de mesures strictes comme la cuisine française (ça fonctionne par cuillerées ... un sacrilège pour mon père mais une bénédiction pour ma mère !).
Vous goûtez tous vos plats ... autant dire qu'après ça vous avez la panse bien repue. Vous repartez munis d'un petit diplôme et d'un petit livre de cuisine !



Le soir-même nous nous sommes rendues avec Marion au Sunday Market : un monde fou. Impossible de passer : et puis, les asiatiques en général ne sont pas bien pressés ... soit j'ai des côtés hyperactif refoulés, soit ils sont mous du genou, au choix ! 
Y'a du people (et Marion en mode incruste au premier plan)

Quelques acquisitions pour essayer de s'habiller : mais malheureusement JE NE TROUVE TOUJOURS PAS DE SHORTS. Cette quête du short en jean, basique, le truc que tout le monde a chez soi, semble introuvable ici, du moins à des mesures occidentales. Si les Thaïs passent leur temps à s'empiffrer, j'aimerais bien connaître les constituants de leur métabolisme ... TOUS (ou presque) sont taillés comme des allumettes, les tailles thaïs ne sont pas taillées pour ma taille. Cette quête du short commence à devenir une véritable quête du Graal ... 

Après le "petit" marché, retour dans les quartiers de Suthep et achat de matériel de maison : je ne pensais pas un jour traîner une serpillière sur un scooter ...


Le scooter ... demain acquisition d'un nouveau (pas si neuf que ça) pour un prix dérisoire de 10 000 bht (262 euros, j'ai mes contacts ...). Mon ami Ta m'a fortement conseillée de venir le récupérer ce Jeudi et non Mercredi/aujourd'hui : "I believe in Bouddha, Thursday good day for you"
Soit, j'attendrai un jour de plus !

Le scooter ... cet engin qui régit tous mes déplacements, ce machin que je ne savais pas conduire avant de venir ici ... ce truc qui fait ressortir des pulsions marseillaises : il est agréable de noter que jurer en français tout en conduisant un deux roues et assez fort pour que les conducteurs voisins vous entendent ne provoque aucune colère ni ne vexe personne sur la route ... vous l'aurez compris : certains mots m'échappent, malgré moi, destinés à mes petits compagnons routards de Chiang Mai. Le meilleur, ce sont les bus rouges : ou comment occuper deux files plutôt qu'une, vous empêchant tout passage. Il m'arrive de parle seule sur mon bolide : commenter tout ce qui se passe dans la rue et quelles c******* font les autres sur la route fait parti de mes passes-temps favoris. 
Aucun accrochage notable à l'heure-dite ... je prie Bouddha, Vishnou et Jéhovah pour ne pas être victime d'un accident dans les 9 prochains mois en terres asiatiques.

Mes préoccupations du moment : programmation de voyage dans le reste du pays et de l'Asie. Je commence à avoir un peu la bougeotte et je vais bientôt être servie : Bangkok fin Novembre, Christmas Break au Cambodge, petite île entre deux et saut au Laos obligé pour mon visa. J'en connais une qui va chauffer ces prochains mois : elle s'appelle carte bancaire, la meilleure amie de l'homme (et de la femme) paraît-il...

Le quotidien fait révéler à Chiang Mai ses bons et des mauvais côtés. Malgré les apparences, je n'y suis pas en vacances (je vous assure). Certes, un pays tel que la Thaïlande offre un cadre splendide pour la détente, parfois ça en est frustrant de ne pas pouvoir en profiter pleinement. Les îles ... les plages de sable fin ... pour l'instant je n'ai pu découvrir que le côté campagne (très plaisant !). De telles escapades sont donc en projet et fortement réalisables dans ce pays où vous êtes, bien qu'étudiant, détenteur d'un bon pouvoir d'achat. J'aime pouvoir faire des choses jusqu'alors qui me semblaient hors de portée : comme cette rencontre avec les éléphants par exemple. Je ne regrette en rien le choix de ce pays pour ma 3A, un pays qui me rend libre : je ne ressens pas toutes ces contraintes qui pèsent en général en France ... mais la Thaïlande reste un pays comme un autre, ce n'est pas un paradis terrestre.
Il est intéressant de faire d'une ville totalement étrangère et opposée à sa propre culture son "chez soi". Au début, vous êtes littéralement pommée, puis vient le moment où vous commencez à aimer tout ce que vous découvrez, vous vous émerveillez telle Alice ... et puis vient ce moment où vous avez trouvé votre quotidien ... vous remarquez enfin qu'il s'agit d'un pays comme un autre, avec des bons et des mauvais côtés. Cette semaine la France m'a manqué, vous m'avez manqué. Le quotidien bat son plein ! Toutes les petites choses qui le constituent font penser à un film de Jean-Pierre Jeunet ...



"Le 15 septembre 2014 à 14h48 et 22 secondes, une perruche ondulée ou melopsittacus undulatus capable d'émettre un son à chaque battement d'aile se posait sur le clocher de l'abbaye de Saint Victor à Marseille.
A la même seconde, sur la terrasse de la pizzeria Au Fourabois, la pluie remplissait les verres mis en place sur les tables par Jean-Paul, serveur auvergnat, les faisant chanter sans que personne ne s'en aperçoive.
Au même instant, au premier étage d'un appartement à Aix-en-Provence, non loin de la rue de la Verrerie, une 4A réinvestissait ce lieu occupé par une troupe de théâtreux attardés pendant toute une année.

A la même seconde, une future aixpat s'avançait vers la douane et l'inconnu, s'éloignant dès lors de tout ce qu'elle avait auparavant connu. 

Un jour plus tard, Marie Argence découvrait la Thaïlande.

Marie, jeune expatriée en Thaïlande, vit à Chiang Mai et travaille dans une ONG.


Marie Argence n'aime pas
Transpirer sous la frange dès le matin
Rester une touriste quoiqu'il arrive aux yeux des autres citadins
Prendre son scooter et remplir ses poumons d'air peu sain
Etre perçue comme un porte-monnaie humain
Ne pas comprendre un mot au langage de cette contrée
Marcher au soleil en T-shirt et en garder les traits ... 
Ne jamais pouvoir se faire à becter chez elle
Devoir jeter son papier toilette (usagé) dans la poubelle
Manger à chaque repas du riz
Devoir cohabiter avec des fourmis
Respecter le code de la route et (sûrement) être l'unique
Devoir se tartiner à longueur de journée d'anti-moustique 
Etre obligée de s'épiler toute l'année
Ne pas trouver de shorts et de quoi s'habiller au marché.

Marie Argence aime
Ne pas porter de pull ou de bonnet
Dans les embouteillages avec son scooter, pouvoir se faufiler
Croiser ce regarde et ce sourire avenants des autres habitants
Ne pas être petite ni être entourée de grands
Rencontrer des gens de toutes nationalités
Pouvoir enfin apprendre à parler anglais
Découvrir de nouveaux plats et saveurs à chaque repas
Prévoir des voyages dans des pays qu'elle ne connaît pas
Vivre dans une cité emplie de nature
Rentrer tard chez elle sans avoir peur, car la ville est sûre
Apprendre à manœuvrer un éléphant
Pouvoir céder à [presque] tous ses caprices comme une enfant
Passer à la pompe à essence sans que ce soit une plaie 
Vivre dans une culture qui respire le respect.



lundi 13 octobre 2014

#8# Un sourire de plus au Royaume de Siam !

Mais quelle semaine ! 

Les jours ont défilé à une allure ... ! Je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer (et le manque de sommeil en témoigne !). Je vais tâcher d'en faire un résumé.

"Au boulot" (car oui je peux faire comme les grandes personnes maintenant et dire que "je bosse"), mon anglais est de plus en plus fluide, je suis encore loin d'être bilingue, mais mon maître de stage me comprend et je le comprends en retour, autant dire que ça facilite le travail ... Mes missions tournent toujours autour du site internet, m'occuper de l'accueil, poster des affiches dans la ville (bon plan pour prendre le soleil) ... L'ordinateur mi-thaï mi-anglais est un frein parfois, mais notre relation s'améliore. J'ai pu assister à un Workshop ! Génial pour apprendre à se servir d'un appareil photo correctement ... simplement, je n'ai pas assisté au deuxième jour concernant l'exercice (la suite expliquera pourquoi).

L'événement de la semaine a été l'arrivée de Marion, petite frenchie du sud (comme moi) : elle est née à Marseille (comme moi), elle va à Aix à la fac (comme moi ... du moins si Sciences Po ne finit pas sous les barricades étudiantes), elle fait un stage en ONG (comme moi) et elle reste à Chiang Mai pour un moment (6 mois, pas comme moi mais à 3 mois de différence on va pas chipoter)



Marion est arrivée ce Mardi 7 Octobre. On s'est rencontré sur internet (non pas meetic, simplement expat blog, que je recommande d'ailleurs).
Dès son arrivée, je l'ai rejoint pour manger. Au cours du repas, je me revoyais en elle, 3 semaines auparavant totalement paniquée par ce débarquement en terre inconnue, perdue dans cette ville tellement dépaysante. J'en ai presque été jalouse de déceler ce sentiment chez quelqu'un d'autre : car oui, désormais, je ne suis plus autant dépaysée, je suis davantage chez moi. Si se sentir perdue de cette manière ne semble pas agréable sur le moment, après quelques temps et du recul, on se rend compte de la puissance de ce sentiment ... et finalement quand on repense à cette arrivée avec cette grosse valise et ses petits yeux encore fermés à ce nouvel inconnu, on se dit que toutes ces beautés étaient encore neuves pour nous ... cette attitude d'Alice au pays des merveilles ne m'a pas totalement quittée, j'ai encore trop de choses à voir et à connaître ici. Mais la voir d'une telle ampleur chez Marion, je crevais d'envie de revivre encore ce nouveau départ (tout en étant fière de ne pas repasser par quelques galères).

Cette semaine je me suis donc occupée de ma nouvelle petite protégée : visites d'appartements, vadrouilles en scooter, premiers repas épicés (trop épicés, elle a eu droit à une soupe et moi à une salade pas très catholiques) ... cette semaine je n'étais plus seule. Je me suis sentie fière de pouvoir l'aider à ce point : cela signifie que je me suis fait une place dans cette ville dont je commence à comprendre le fonctionnement. Désormais, notre nouvelle expatriée est bien installée dans un condo universitaire (où elle n'est entourée que de Thaïs qui la regardent comme l'étrangère ... peuchère ...). Nous avons même fait une virée à scooter pour aller chercher coussins, "draps" (puisqu'il n'y a pas de draps simples, seulement des sortes de couettes, Gilles si tu me lis, NON ON NE LES A TOUJOURS PAS TROUVES !). Concernant le retour après ces courses (où j'ai fait l'acquisition d'une bouilloire, thé&gerblés the COME BACK -du moins sans les gerblés...), je ne possède pas de photos pour vous faire profiter du burlesque de la situation : deux sur un scooter, une couette et draps de housse entre Marion et moi, un coussin pour Marion, deux sacs en plastique aussi pendus à mes bras (heureusement qu'aucune de nous deux n'étaient obèses, sinon ça rentrait pas). Mais pour autant, nous ne paraissions pas différentes des Thaïs qui peuvent monter à 3 et faire un déménagement sur un seul scoot en même temps.

Je peux le dire, Schumarie et sa Frange Raider are BACK. Je me débrouille pas trop mal à deux roues ET je reste TRES prudente aussi. 

Sinon, nous sommes sorties : ce fut épique. Après un repas birman, un petit tour au Night Bazaar (un grand marché de nuit, mais ultra touristique ... ne vaut pas le Wororot Market) et quelques acquisitions, nous avons bu un cocktail délicieux en haut d'un bar. 


The Night Bazaar



Après avoir envisagé de changer d'adresse, nous ne trouvions pas d'autres endroits sympathiques pour se poser : mais nous avions une piste. Un camion/taxi rouge, rempli d'expats fêtards, était juste devant nous : "Vas-y, suis-les je suis sûre qu'ils vont où y'a de l'ambiance", dixit Marion. Première "course-poursuite en scooter", ce camion nous a conduit à un endroit que je connaissais déjà mais que je n'aurais su retrouver : le Zoé. Une sorte de complexe de boîtes de nuit et de bars en extérieur, ambiance Backpaker assurée. Une des seules boîtes de Chiang Mai qui ferme à ... 1h30 du matin (et non ce n'est pas Aix). Nous avons bien profité de l'endroit et puis sages nous sommes rentrées.  



Et puis hier fut la plus belle journée que j'ai passée en Thaïlande (d'où le fait que je n'ai pas pu aller au Workshop). J'en ai encore des étoiles dans les yeux. Malgré la fatigue due à cette semaine intense, nous avons décidé d'aller enfin voir les éléphants ! C'est une expérience unique, surtout quand vous recevez de bons conseils pour choisir la compagnie organisatrice (Big Up Gilles !). Pour 1800 bht, une journée au top : apprendre à diriger un éléphant, prendre le bain avec eux, repas compris, cascade et rafting ensuite ! Le tout accommodé d'un joli CD avec toutes les photos.

La journée ne s'annonçait pourtant pas lumineuse ... et pour cause : la mousson ! Départ à 8h30 dans un bus qui faisait penser à une expédition Pékin Express. Trempées et souffrant du froid, nous regardions dépitées cette route totalement inondée, presque aux allures de rivière. Bien sûr, je savais que la pluie s'arrêterait et que le soleil percerait pour nous gratifier de jolis coups de soleil : mais mon acolyte en était beaucoup moins convaincue ... et oui, elle découvrait sa première mousson ! (j'ai l'impression de parler comme une Maman ...).


Un petit tour dans la cambrousse thaïlandaise me rappelant étrangement les virées en 4x4 d'Auvergne !!

Après 1h30 de route, sous la pluie, puis ensuite dans de beaux virages, nous sommes finalement arrivés, notre groupe de quatre (avec deux espagnols) à bon port. Cadre magnifique, perdu dans la montagne, petit campement d'éléphants (environ 8 je crois)

Je peux le dire : une des plus belles expériences de ma vie. 


Qu'est-ce que ça bouffe comme bananes ces engins ! Il faut savoir qu'ici ils montaient les éléphants comme nous nous montions des chevaux en Europe. Les éléphants d'Asie ont de petites oreilles contrairement à ceux d'Afrique (petites, tout est relatif...) et seuls les mâles possèdent des défenses (c'était le point C pas sorcier).
On a donc appris les mots appropriés pour les guider ... puis en route pour la balade ! Je me suis retrouvée ni une ni deux sur une tête avec trois cheveux dressés dessus. Pas de selle, on monte à cru ! Marion derrière peu rassurée et moi totalement aux anges : HU ! YAO ! QUIN ! (oui bon je sais pas comment ça s'écrit, mais voilà les cris de guidage, tout ça accompagné de coups de pied dans les oreilles ... n'ayez crainte ça leur fait pas mal !)



S'en est suivi le bain ! Quelle expérience, brosser un éléphant. Ce truc qui doit faire je ne sais combien mon poids et ma taille, assis dans l'eau à attendre nos petits soins. Les photos en témoignent, le pur bonheur ! (difficile à ramener dans l'avion par contre ...).

Après-manger, direction la cascade, en mode Ushuaïa ! Belle expérience, eau fraîche et soleil chaud ... parfait.


Nous sommes passés par un village d'immigrés birmans si je me souviens bien, nous avons pu voir une dame faire ses propres étoles à la main ... 



J'ai même essayé une tenue traditionnelle : les femmes non-mariées portent du blanc. Après le mariage, elle ne peuvent que porter des couleurs. Quand notre guide me demande si je veux essayer la tenue, je dis que je peux pas (pensant que bon, en étant trempée et sentant l'éléphant c'était pas une bonne idée), sa réponse : "pourquoi tu es mariée ?". Euh, Nan.
Très très très sexy ... je sais pas si les jeunes femmes donnent envie de se marier aux hommes ainsi...

Et enfin le "rafting", malheureusement pas de photo à l'appui pour l'instant. Mais imaginez 4 occidentaux sur de gros bambous rattachés formant comme une grosse planche, promenés par un jeune Thaï s'amusant à faire voir aux touristes que nous étions quelques serpents dans l'eau. Nous sommes passés à côté de villages, les autochtones nous regardant avec curiosité et nous fixant de manière intense (nous étions en maillot de bain, ceci peut expliquer cela...). Nous sommes finalement arrivés à une sorte de plage : petites maisonnettes sur le bord de l'eau remplies de Thaïs qui sortaient en famille pour pic-niquer. Et nous, arrivant presque à poil, blancs comme des c.. , essayant de regarder ailleurs pour éviter ce regard qui veut tout dire.

Suite à cela, nous sommes rentrées, une fois Marion raccompagnée saine et sauve dans son nouveau logis, retour chez moi : après inondation de la salle de bain, quelques Skypes, un repas, j'entreprends l'écriture de cet article. Mais un appel Skype m'empêche d'aller jusqu'au bout : c'était eux ! Ils étaient là, chez moi, sans être là, comme si nous étions à Aix encore une fois ... impossible de s'écouter, tout le monde parlait en même temps, une euphorie générale accommodée de bugs internet, une vague de joie m'a submergée en voyant leurs petites têtes !
Paris, Aix, New-York, Tokyo et Chiang Mai réunis ! Et il en manquait ! (jusqu'à la coupure de wifi qui n'a pas fonctionné jusqu'au lendemain matin, oui j'étais folle).


Le  bilan de ce premier mois, car oui dans deux jours cela fera 1 mois que je vis en Thaïlande. Les rues ne semblent plus étranges, je comprends le concept de vie à la thaïlandaise. Je décèle la beauté de certaines choses qui pour moi étaient encore trop différentes à mes yeux pour que j'y parvienne il y a encore deux semaines. 
J'ai des projets, je cherche à ne pas trop dépenser pour tenter de voyager un peu (mais l'argent part vite ... quand c'est pas cher, tout est plus tentant)
Je ne suis plus toute seule pour sortir, je rencontre des têtes différentes même si elles ne sont que de passage à Chiang Mai. 
J'apprécie ce pays, ses paysages, sa population, ses habitudes. Je me sens libre ici. 
Mes yeux ne sont pas habitués au point d'être bridés, mais ils voient les choses sous un angle vraiment différent. L'adaptation n'est peut-être pas arrivée à son terme, mais je me sens bien dans ce décor. Je suis très occupée, je n'ai plus le temps de m'ennuyer, je ne cogite plus comme à l'arrivée. Cependant, mes seuls instants libres de réflexion restent encore tournés vers la France, vers vous : qu'est-ce qu'ils font, est-ce qu'ils vont bien ? Ou encore vers tous ces autres pays qui me sont inconnus mais que mes amis découvrent comme moi je découvre la Thaïlande : est-ce qu'ils y sont bien ? Comment vivent-ils cette 3 A ? 
Sachez que je pense à vous tous depuis mon petit coin de paradis, famille et amis ... quant à moi, mon bonhomme de chemin continue et ça roule plutôt bien ! 

J'arbore enfin ce sourire, cette risette, symbole de mon acclimatation !