dimanche 5 avril 2015

#13# Ma Grande Vadrouille !

Il est grand temps de reprendre la plume !
Depuis Janvier je n'ai pas eu le temps de me poser : ces derniers mois ont été riches en rebondissements. 

Au menu

  • Apéritif : Festival de photographie et documentaire au coeur de Chiang Mai, accompagné de quelques détails sur les préparatifs tintés de désorganisation
  • Entrée : accueil des parents et de la marraine agrémenté d'une excursion sur Chiang Rai et ses environs
  • Plat principal : Koh Lanta sur son lit de Sukhothai aux épices de Singapour
  • Dessert : réflexions sinueuses sur l'avenir d'une sciencepiste. 

Apéritif : LE FESTIVAL

Tout le mois de Janvier donc fut destiné à la préparation du festival : j'étais en charge entre autre chose de trouver des sponsors. Une bonne grosse blague : il me fallait aller dans des restaurants et leur demander de la bouffe gratuite pour tel ou tel événement ... un stage aux multiples facettes : toucher à la mendicité moderne. 
Ce mois de Janvier fut quelques peu déroutant : le retour à Chiang Mai après l'Australie fut difficile, la maison manquait, les aléas d'une vie d'expat (entre ces moments où vous vous dites que rentrer est une chose bien cruelle, et ceux où vous vous rendez compte finalement  que votre maison elle n'a pas bougé, elle est toujours en France)

La première semaine de Février fut bien intense ! Malgré les oublis et soucis de dernière minute, nous nous en sommes sortis. La soirée d'ouverture sur la place des 3 Rois à Chiang Mai fut une belle réussite. Je me suis revue quelques peu l'an dernier, en proie au stress et totalement accaparée par ce que j'avais à faire. J'ai bien entendu repensé à notre fantastique semaine des arts, et je me suis dit "ma poule, tu as déjà connu bien pire, respire !".

Opening Party des Festivals CDAF et F/28

Tant la première semaine fut intense avec un film tous les soirs, des choses et d'autres à fixer par-ci par-là, je suis tombée malade. Mais je n'ai pas été seule dans mon lit, agonisante, Léa était là pour me tenir compagnie ! Ma petit Singapourienne était en visite pour quelques jours à Chiang Mai, je l'ai donc logée et trimbalée sur mon scooter.

Ce mois de Février fut donc le mois du festival, mais plus le temps avançait moins nous étions surchargés à l'ONG. Fort heureusement d'ailleurs, car un mois non-stop à courir partout ... c'est intense dirons-nous.

Pour promouvoir le festival, un idée d'Eleanor ! 
SelfieChallenge from Documentary Arts Asia on Vimeo.


Quelques photos souvenir du festival ...

Et puis ils sont arrivés.

Entrée  : Family is coming to town ...

Mes parents et ma cousine/marraine sont donc venus me rendre visite pour deux semaines : dernière semaine de Février et première de Mars. A l'ONG, le calme était revenu, j'ai donc pu profiter pendant 15 jours de leur présence. 
Allez savoir pourquoi je stressais du fait qu'ils arrivent dans ma ville. Cela faisait 5 mois que je ne les avais pas vus. 5 mois de Skype et autres mails. Quand je repensais à mon trajet pour venir jusqu'à Chiang Mai depuis Marseille, j'essayais de les imaginer dans ces aéroports d'Istanbul et de Bangkok, et j'appréhendais la catastrophe ... je ne savais pas s'ils pourraient baragouiner en anglais. Enfin bref, mis à part qu'ils sont arrivés avec 6 heures de retard (en raison, retard du premier avion qui a chamboulé tout leur trajet), ils sont arrivés sains et saufs.
Je les ai fait loger chez mon copain Gillou, celui qui tient la guesthouse All In One, y'a pas à dire, une des meilleures adresses dans Chiang Mai ! (c'était la page pub)

Selfie TUK TUK
Je me suis donc recyclée en guide touristique pendant 2 semaines. Visites des temples, bonnes adresses pour becter ... je les ai quand même laissés visiter le temple de Doi Suthep et faire une journée avec les éléphants sans moi (faut bien qu'ils se débrouillent seuls ces petits). Le premier Dimanche, nous nous sommes mis en route pour Doi Inthanon : location de voiture et bibi qui conduit. La montagne est à environ 2h de Chiang Mai (1h30 pour Schumarie). La voiture que nous avions louée était une automatique : bon sang que c'est nul de conduire une automatique, je revendique nos bonnes boîtes à vitesses françaises, c'est plus fun à conduire.
Doi Inthanon c'est cool, mais j'ai été quelques peu déçue des Chedis dédiés au roi et à la reine, très rudimentaires ... par contre les cascades valent le coup d’œil ! MA-GNI-FIQUES



La deuxième semaine, rebelote avec la location de voiture et direction Chiang Rai. Visite du temple blanc (hideux, quelle horreur ... mais bon tous les goûts sont dans la nature), et de la maison noire (intéressante...). 
White Temple
Black House
Nous avions une guesthouse sympathique (Chayadol) recommandée par Gilles. Tout était clean, bonne wifi (oui pour avoir bien glandé sur l'ordinateur devant des séries, je peux le dire - c'est CA les vacances), piscine. Le hic, pas dans le centre de Chiang Rai : difficile à localiser, surtout quand vous avez pas de GPS (alors demandez à un tuk-tuk de vous montrer le chemin pour 60 bht !).
Nous y sommes restés 4 jours, nous avons pu faire des balades aux alentours de Chiang Rai : nous avons vu le Mekong et donc le Laos de loin, nous sommes passés par Tathon et Chiang Dao au retour traversant la campagne thaïlandaise de toute beauté. Conduire n'est pas si compliqué en Thaïlande : le problème c'est de conduire avec les Thaïs à côté, des fous furieux au volant, doublant dans les virages ... il s'en est fallu de peu pour qu'on s'en prenne un nous arrivant dans la face. 
Frontière avec le Laos, vue sur le Mékong
l'art thaï ...
Vue depuis le temple au sommet de Thaton
Rencontre avec Mushu
Campagne thaï
Enfin bon, ils étaient contents tous les trois. Et moi j'étais contente qu'ils aient vu mon chez moi. Je pense sincèrement que ce sera très important de pouvoir partager ça avec eux à mon retour : qu'ils sachent ce que j'ai vécu, où j'ai vécu, qui j'ai rencontré, avec qui j'ai travaillé ... Une année à l'étranger vous change, et à mes yeux il est important qu'ils sachent pourquoi je serai cette personne en rentrant. Ils sont donc venus à mon appart, ont mangé avec mes amis, ont fait des tours de scooters, ont marchandé à tout bout de champs, ont mangé épicé au grand dam de ma mère ... ils auront côtoyé ces rues qui sont les miennes. Et puis, après avoir bouffé thaï, ils sont chauds bouillants pour cuisiner tout ça en France (j'accepte, mais tout sauf du riz !).


Leur départ a créé un vide, tout à coup ils n'étaient plus là, je n'avais plus à traîner de nouveau à la guesthouse. Même si parfois vous continuez à ne pas comprendre vos parents (le fait que ma marraine soit là a permis que je reste caaaaaaaaaaaaaaaalme), que vous vous rendez compte que vous avez changé sur bien des points, mais que eux sont restés fidèles à eux-mêmes, il faut de la patience et qu'ils notent en quoi vous n'êtes plus celui/celle qui est parti(e) avec sa grosse valise il y a plusieurs mois de ça. Vous n'avez plus peur, vous vous débrouillez par vous-mêmes, mais oui, vous avez toujours besoin d'eux, même si moins qu'avant.

Après leur départ, je m'envolais pour les îles avec ma Marion. 

PLAT DE RESISTANCE


  • KOH LANTA
Après 6 mois en Thaïlande, j'ai enfin pu voir à quoi ressemblaient ces fameuses îles paradisiaques qui vantent tant les mérites de ce pays. 

Notre destination était donc Koh Lanta (passons les blagues concernant TF1) et non pas Koh Phangan, Koh Phiphi ou toutes les autres ultra-touristiques et pleine de full-moon parties. Notre programme avec Marion : bronzette, repos, farniente. Voilà des vacances comme on les aime : tu te lèves, tu vas à la plage, tu manges puis tu digères en faisant ta sieste sur la plage, puis le repas et tu vas boire un cocktail face au coucher de soleil sur la plage, bien sûr faut aimer le sable.
Le Sud de la Thaïlande est très différent du Nord et de Chiang Mai (ou même Bangkok), soit de tout ce que je connaissais de la Thaïlande jusque là. Aller dans le Sud, c'est comme voyager d'un pays bouddhiste à un pays musulman. La gentillesse et le sourire des Thaïs ne changent pas cependant, mais au lieu de croiser un temple bouddhiste tous les 10 mètres, ce sont donc des mosquées que vous trouverez. Et vous pouvez donc entendre l'appel à la prière 5 fois par jour, une toute autre ambiance et donc une redécouverte de ce pays que je connais décidément que trop peu.

L'île de Koh Lanta est touristique mais pas trop, elle reste relativement bien préservée de ce tourisme de masse qui détruit l'âme des autres îles surpeuplées de backpackers en constante recherche de fiesta. Nous nous sommes logée à la guesthouse de Patty's Garden, très bon rapport qualité-prix et très bonne bouffe. Une chose néanmoins désagréable avec les îles, c'est que tout sera forcément plus cher que dans le Nord (même si tout est relatif à l'échelle européenne bien entendu...). Bronzette/baignade/balade en scooter/balade dans le parc naturelle/tentative d'approche des singes [big up Marion qui a failli se faire attaquée pour avoir eu envie de lui chatouiller le menton]. Bref un pur plaisir ! C'est à regret que nous sommes rentrées à Chiang Mai. Et puis, 3 jours après, Marion s'envolait à nouveau pour la France, définitivement. C'est à nouveau une page qui se tourne dans mon expatriation, cette période où tous mes amis depuis ces 6 derniers mois se font la malle et rentrent chez eux car leur stage prend fin. 
Rentrées à Chiang Mai, nous avons été oppressées par ce brouillard de pollution. Oui je dis bien brouillard : vous savez, quand vous y voyez pas à 10 mètres, que vous devez plier les yeux pour tenter d'y voir un peu sur la route. Ben imaginez la même chose, mais juste avec de la pollution et non pas des fines gouttelettes d'eau. Votre gorge pique, vos yeux sont rouges, vous vous décidez donc à porter un masque comme la plupart des Thaïs ! C'est comme fumer 4 paquets de clopes dans la journée : vos poumons sont tout simplement explosés. 

La montagne a joué à cache-cache, et elle continue toujours un peu d'ailleurs, mais étant donné qu'il a un peu plu, disons que ce n'est plus si catastrophique. Néanmoins, cette année Chiang Mai aura dépassé ses records en matière de pollution.

On me voit, on me voit plus
LIFESTHAI
En bref, rester en Mars à Chiang Mai c'est suicidaire : alors c'est pourquoi, j'ai continué mes vadrouilles !

  • SUKHOTHAI

Sukhothaï (ou Sukothaï) est la première capitale du Siam (Thaïlande) fondée en 1238 et mettant fin au règne khmer d'Angkor Wat. Sukhothaï a été inscrite en 1991 au patrimoine mondial de l'humanité. Elle est plus célèbre pour son art que pour ses réalisations politiques. [source wikipédia]

En route pour le centre de la Thaïlande avec Violette ! A 5 h de route en bus de Chiang Mai, Sukhothai est très abordable : 220 bht pour le trajet (environ 5 euros de bus) et les nuits à la TR guesthouse très bon marché aussi (300 bht pour deux la nuit). Soyons clairs sur ce point : à Sukhothai, il n'y a RIEN à faire. A part les temples bien entendu. Mais justement, ne rien faire était à nouveau le mot-clé de cette expédition : il faut dire qu'avec Violette on était assez accordées niveau flemme. 

Nous nous sommes couchées comme des vieilles à 22h. En même temps, quand y'a rien à faire, y'a plus qu'à dormir (et Dieu sait ce qu'elle peut pioncer l'autre, pire que moi). Nous y sommes donc restées 4 jours ! Une journée nous avons visité le fameux temple, au milieu de tous ces petits Thaïs en sortie scolaire, puis le jour suivant c'était journée piscine. Une journée de visite voire deux suffisent. Le seul hic, c'est qu'il faut payer l'entrée du temple principal mais selon ceux que vous désirez visiter par la suite vous devez à nouveau payer 100bht. Notre porte-monnaie et notre flemme se sont donc accordés : pour nous, les visites et la culture, ça suffisait pour un jour !

D'autant plus, nous étions littéralement écrasées par la chaleur, comme la sensation d'être de nouveau à Siem Reap, ce moment où vous transpirez en dormant, quel bonheur.

Enfin je recommande une telle expédition, se retrouver au centre de la Thaïlande, dans une ville presque pas touristique, donc avec très peu de farangs, c'est très agréable et les locaux n'en sont que plus sympathiques ! 

Une fois rentrées à nouveau à Chiang Mai, je n'avais qu'un jour de battement avant de m'envoler une fois de plus pour une terre inconnue. 

  • SINGAPOUR

Alors, pourquoi Singapour ? Pourquoi aller dans la ville la plus chère au monde ? Pourquoi aller voir des buildings ? Pourquoi aller dans une ville aseptisée, et j'en passe !

J'ai eu tant de mauvais retour sur cette ville-Etat que je ne m'attendais pas à grand chose. J'ai même finalement été étrangement bien surprise.
A l'origine du problème, je devais à nouveau sortir du territoire pour mon histoire de visa (haaaa l'administration thaï, je t'aime). Il a été finalement décidé que je rejoindrai mon amie Erica dans cette ville où elle rendait visite à notre ami Aki. Ainsi, nous avons eu la possibilité d'être logées à Singapour, une offre qui ne se refuse pas ! 

Car oui, il s'agit bien du logement : se loger à Singapour c'est exorbitant. Alors qu'étrangement, les transports et la bouffe sont relativement bon marché (vous pouvez manger pour $3 singapouriens dans les food courts, soit 1,50 euros environ). L'esprit de l'Asie est bien là, mais il s'agit d'une Asie occidentalisée sous le joug d'un capitalisme poussé à son extrême.

Imaginez vous balader dans des rues d'une propreté carrément louche, de ne voir aucun embouteillage, de voir un ciel bleu et respirer un air "pur" dans une ville aussi grande. Imaginez des buildings immenses et je dirai même de beaux buildings : oui un building peut être beau. Vous êtes donc dans la ville futuriste : vous croisez des visages tous différents, Malais, Indiens, Chinois, Européens, Thaïs, Birmans, Japonais, Australiens et j'en passe ! (bien sûr, comme partout, vous croisez TROP de Français).
Imaginez des constructions partout. Mais surtout imaginez le calme : car oui, en prenant les transports en commun, bus comme métro, c'est ce qui est le plus frappant, ce silence. Les gens ne se parlent pas ou peu. Ils sont peu à lire un livre, disons que tous tapotent frénétiquement sur leur smartphone. C'est un pays d'Asie occidentalisé, et là se trouve la véritable tristesse.

Nous sommes arrivées alors que leur ancien leader venait tout juste de décéder. Lee Kuan Yew avait "révolutionné" Singapour. Cette ville 50 ans auparavant ressemblait à toute autre ville d'Asie, pleine de couleurs, d'odeurs, de bruits, grouillantes de gens. Pour moi l'idée que j'avais de Singapour c'était oui, comme dans Pirates des Caraïbes.
Cet homme a donc changé le visage de Singapour et son décès a plongé cette ville-Etat en deuil national. Pour aller voir le corps, vous pouviez faire la queue la journée entière sous le soleil et la chaleur écrasante, une queue fort bien organisée par l'armée mais fortement emmerdante, bloquant tout le centre de la City (trottoirs bloqués, et toi pauvre petit piéton fait des km pour aller voir un p***** de musée)

Autant le dire, ce deuil ne nous a pas trop touché avec Erica, même si nous respections leur profonde tristesse ... non nous ne sommes pas allées nous recueillir sur la tombe. Mais pour l'anecdote, sachez que le jour de la cérémonie, nous étions au musée et nous avons dû nous aussi faire une minute de silence (bon gré, mal gré)  sur la demande de la gardienne qui suivait la cérémonie sur son smartphone. Pour nous Français, c'est donc comme si De Gaulle venait de mourir.

Pour ce qui est de mon visa, l'histoire a été réglée en une journée : même si encore une fois je n'étais pas sûre de pouvoir l'obtenir pour des raisons qui resteront tues. 
Administration singapourienne : très efficace, mais alors c'est pas l'amabilité qui les démange. Après cette problématique réglée, c'est donc l'esprit libre que j'ai profité de mon séjour : dormir tard le matin, puis partir après un bon repas maison à la découverte des différents quartiers.

C'est bien Little India qui m'a le plus marquée : cette partie de Singapour est la seule qui ressemble à une vraie ville, avec des embouteillages, et puis c'est bruyant et odorant. J'ai vraiment aimé ce quartier.
Pub sur les arrêts de bus à Little India
REPAS INDIEN
Chinatown cependant était décevante : trop touristique mais fort sympathique pour trouver tous les souvenirs adéquats moins chers.
CHINATOWN
Nous sommes aussi allées à la plage (car oui il y a une plage, artificielle, avec du sable importé d'Indonésie). Étrange de se retrouver sur une plage qui ressemble à Disney Land et où des caméras vous surveillent même quand vous faites bronzette sur la plage. C'est sûr qu'après les plages paradisiaques de Koh Lanta ... y'a pas photo.
Disney Plage
L'icône de Singapour, le jardin des orchidées au cœur du Jardin Botanique était magnifique. Imaginez une immense forêt tropicale au milieu des buildings, avec des arbres gigantesques. C'est ça la beauté de l'Asie : malgré ces villes imposantes qui détruisent les horizons, la nature a toujours sa place.
Sorties au musée et au cinéma, mon séjour à Singapour n'a pas été excessivement cher, au contraire ! La visite de la ville s'est faite en douceur, j'ai suivi comme un petit chien mon amie Erica qui suivait à la lettre les conseils d'Aki. Qu'il est bon de ne se soucier de rien d'autre que de l'heure à laquelle il faut rentrer. Comme une enfant, je me suis laissée prendre par la main et entraînée dans ces balades quotidiennes.

Dessert : "et alors ma puce, quand tu seras grande, tu voudras faire quoi ?"

Mon retour à Chiang Mai s'est fait sans encombre. Le retour à mon appartement étrange. Après tant de jours en mouvement, je me pose enfin à nouveau, seule.

A dire vrai, cela fait depuis Janvier que je n'ai pas été au calme. Cette tranquillité finalement à laquelle j'avais toujours été habituée et que je revendiquais comme essentielle pour mon équilibre mental à une époque, ce calme désormais m'oppresse plus que de raison.
C'est calme, c'est trop calme, je préfère quand c'est un peu plus trop moins calme. 
Et oui, désormais je suis là, devant mon ordinateur, à écrire cet article, une chose à laquelle je ne me suis pas adonnée depuis 3 mois. Je regarde les photos, déjà 33 GB de dossier photos ... ouille. Il est temps d'entamer le dossier "8 - April 2015". Oui, j'entame mon 8ème mois. Les prochains jours vont passer à la vitesse de la lumière. Je sais qu'en moins de deux je me retrouverai en Juillet à faire mon Road Trip en Birmanie et au Vietnam avec ma Zozo et puis je reverrai enfin vers ma douce France. 

La France ... elle semble si loin. Elle me manque mais j'ai peur de la retrouver. C'est comme une vieille amie à qui on a pas parlé depuis des mois, comme un amant qu'on n'a pu aimé depuis trop longtemps. J'ai peur de la rencontrer à nouveau ma France. Que va-t-elle penser de moi, de ce que je suis devenue ? Va-t-elle m'aimer autant que je l'aime maintenant ? Et vais-je l'aimer autant une fois que je serai à nouveau dans ses bras ? C'est de voir mes amis rentrer qui me font penser au retour, malgré moi.

Car oui, maintenant que j'ai du temps, maintenant que je suis au calme, ce sont toutes ces questions qui m'oppressent, toutes ces questions qui me rappellent à la réalité. Des questions auxquelles je ne sais et ne peux répondre étant donné que mon université est totalement chamboulée (je passerai sur les détails, trop déprimant) ... 

Rapport de stage, choix de master, sujet de mémoire, recherche d'appartement, changement des billets d'avion, boulot d'été et bien d'autres petits tourments. Ce calme est bien trop cruel : il me rappelle que ma vie n'est pas ici et que le temps m'est compté, qu'il me faut redescendre de mon nuage thaïlandais si je ne veux pas me prendre de bonnes grosses baffes dans la figure à mon retour. Mais ma vie, elle va ressembler à quoi ? J'ai l'impression que de rentrer en France va marquer un tournant décisif alors que ... c'est qu'une impression. Il suffit simplement que j'arrête de reporter ces questions auxquelles j'ai peur de répondre depuis que je suis sortie du Lycée : ma vie, je vais en faire quoi ? Ai-je envie de vivre comme ça à l'étranger une bonne partie de ma vie ou bien ai-je envie de m'ancrer pieds et poings liés dans mes terres d'origine ? 

Enfin bref, on verra bien. En attendant SONGKRAN IS COMING ! La plus grosse bataille d'eau de ma vie va bientôt commencer, la suite fin avril !




En tout cas, ce mois de Mars aura été riche en paysages.
Je ne tiens plus en place, et plus je vadrouille plus je ressens ce besoin viscéral de bouger à nouveau !