Que dire de ces deux derniers jours ... deux jours totalement différents, aux ressentis opposés. Alors qu'hier était une journée morose et sans intérêt, aujourd'hui j'ai enfin pu respirer (au sens propre comme au sens figuré).
La journée d'hier peut être qualifiée d'insupportable : mon but, après avoir avancé sur le travail donné par mon maître de stage, était d'aller dans un grand magasin histoire de me trouver des draps à la taille de mon lit (oui parce que le drap housse qui fait la moitié du lit 4 places, c'est moyen) ainsi qu'une couverture adaptée car je suis en mode camping avec mon duvet dans mon propre appartement --> concept.
Il faut donc savoir que les Thaïs eux dorment avec une couette qui a la texture d'une serviette éponge et ne connaissent pas les draps de lit SIMPLES ET NORMAUX qu'on a en Occident. En cherchant sur internet, je découvre qu'il y a un CARREFOUR à CHIANG MAI : imaginez la révélation divine dans mes yeux à l'instant de la découverte. Je décide donc de m'y rendre : le chemin PARAÎT simple. Résultat des courses : j'ai tourné pendant 3 heures dans la ville sans jamais l'avoir trouvé. Ce que j'ai gagné dans l'histoire : de l'essence gaspillée, même si c'est pas ce qui a de plus cher, je me sens quelques peu coupable envers l'environnement ... Chiang Mai est une ville très polluée, comme bon nombre le sont en Asie à mon avis. Cette infinité de scooters, de tuk-tuks, de taxis, de voitures ... je comprends pourquoi les asiatiques en général préfèrent porter le masque. Même si j'en suis pas encore là, lorsque je déguste le nuage des pots d'échappement des autres aux feux rouges, je me dis que la bicyclette c'est pas si mal. La chasse au carrefour fut donc mauvaise, mais j'ai réussi à ne pas rentrer les mains vides : achat de raisin dans la rue et d'un jus d'orange (dégueulasse, hyper sucré...) dans un 7 eleven. Mais je ne baisse pas les bras, je trouverai ce carrefour même s'il me faut 9 mois pour y parvenir !
Pour me remonter le moral, j'ai décidé d'aller faire un petit tour à la piscine de mon immeuble ! Essentiellement côtoyée par des sexagénaires bedonnants, malheureusement !
Je sais, j'ai de beaux pieds (sans tendinites et sans ampoules !)
Mais aujourd'hui fut donc une journée bien plus palpitante ! Ayant tout de même rencontré des camarades de l'ONG, l'un d'eux m'avait proposé de me guider dans la montagne et voir l'un des plus beaux temples de la région. Du coup, ce matin départ 10h pour les sommets ! C'est la première fois en une semaine que je respire de l'air frais et pur, que je ne ressens pas un vent tiède et collant. Le trajet ne fut pas très long, nous avons remonté une route qui coupait une forêt verdoyante. J'ai enfin pu voir à quoi ressemblait le Wat Phrathat Doi Suthep (A l'entrée des temples, il faut bien faire attention de ne pas porter de short ou de T-shirt -j'étais donc en jean, 1ère fois depuis mon arrivée-, mais une sorte de grand châle peut être prêté si cela est nécessaire.)
Mon guide m'a décrit l'histoire de Bouddha. Ce temple était comme couvert d'or, des fidèles priaient devant les différentes statues faisant éprouver une certaine gène à la non-pratiquante et touriste que je suis.
Mon guide m'a décrit l'histoire de Bouddha. Ce temple était comme couvert d'or, des fidèles priaient devant les différentes statues faisant éprouver une certaine gène à la non-pratiquante et touriste que je suis.
La vie de Bouddha (pour les amateurs d'art !)
Le numéro porte-bonheur ! 28
Dans les temples on trouve aux lieux de prière des pots avec des bâtonnets en bois : faire secouer le pot et le premier bâtonnet qui tombe indique votre numéro porte-bonheur
Après ça, nous sommes allés au palais royal, The Bhubing Palace.
Il semblerait que la famille royale ne s'y rende que très rarement et que le palais soit presque essentiellement dédié aux touristes aujourd'hui. Malheureusement l'intérieur du palais n'était pas visitable. L'extérieur était magnifique cependant, plusieurs roseraies parsemaient le jardin. Des arbres gigantesques ! Et des bruits pour le moins étranges ... comme des sons de machine dans les arbres, après avoir questionné mon guide celui-ci me dit qu'il s'agit d'insectes (qu'on ne voit pas mais au bruit, j'ai pas envie d'imaginer leur gueule...). Cela fait penser aux cigales et aux criquets de chez nous (je préfère laaargement quand les cigales se mettent à chanter !).
Roseraies du palais
Roseraies du palais
Nous sommes montés encore plus haut dans la montagne : j'ai pu apprécier la fraîcheur et les vues : ce que vous entendez dans cette vidéo, ce sont donc les cigales thaïs.
Cette journée fut aussi une révélation gustative : j'ai goûté à différents desserts typiques. En Thaïlande vous trouverez ce qu'ils appellent des Khanom, sorte de desserts sucrés mais bien loin de nos pâtisseries françaises. J'en ai goûté avec apparemment du poulet à l'intérieur (ne soyez pas rebuté, c'était très bon !).
Vue sur Chiang Mai
Cette journée fut aussi une révélation gustative : j'ai goûté à différents desserts typiques. En Thaïlande vous trouverez ce qu'ils appellent des Khanom, sorte de desserts sucrés mais bien loin de nos pâtisseries françaises. J'en ai goûté avec apparemment du poulet à l'intérieur (ne soyez pas rebuté, c'était très bon !).
En redescendant vers la ville, nous nous arrêtons auprès d'une cascade.
Descente à moto à travers la forêt
Et là c'est le drame, mon guide perd les clés de sa moto. Après les avoir cherchées pendant au moins 3/4 d'heure dans les broussailles, nous nous sommes résignés, obligés de redescendre en laissant simplement aller ses deux roues (heureusement que c'était en descente !).
Arrivés en bas, j'ai pris un taxi pour rentrer chez moi (ses amis lui sont venus en aide, je n'ai pas fui). Premier taxi rouge (mis à part le déménagement) : le concept, vous montez avec des gens que vous ne connaissez pas à l'arrière d'un genre de camionnette, vous dites où vous allez et il vous dépose sur le pallier. C'est entre le taxi et le bus. J'ai eu la joie de goûter à mes premiers embouteillages thaïlandais (et oui, avec le scoot, on ne subit pas ça).
Aperçu de la route autour du carré (sans embouteillage !)
vidéo longue et peu palpitante, mais je sais que certains veulent à tout prix voir à quoi ça ressemble
Une fois chez moi, ayant retrouvé bien trop vite la chaleur à mon goût, je fais un nouveau plongeon dans la piscine et je découvre la laverie de mon immeuble : première lessive, oui il était temps !
Ce soir j'ai encore mangé pour trois fois rien (car "On peut acheter quelque
chose avec rien ! En le multipliant Une fois rien ... c'est
rien. Deux fois rien ... c'est pas beaucoup ! Mais trois
fois rien ! ... Pour trois fois rien on peut déjà acheter quelque
chose ! ... Et pour pas cher !" R.Devos). Une soupe de nouilles et puis un dessert/Khanom avec une sorte de crème au thé à l'intérieur : très bon mais dégoulinant. Le tout 55 baht dans ce qu'on pourrait appeler les cuisines de rue (toujours aucun problème digestif, je crois que je suis immunisée ! Enfin, j'espère ...). Si vous trouvez très facilement des restaurants à Chiang Mai, tous ne sont pas pimpants. Sur le trottoir, vous pouvez manger bien et pour encore moins cher qu'au restaurant ... et avoir l'estomac un peu habitué aussi ... (C'est ce que moi j'appelle "cuisine de rue").
Le khanom du soir !
Le khanom du soir !
Et me voilà devant mon ordinateur, dans un appart' qui me semble immense et vide mais qui commence à me plaire. Demain, début du stage ! Les joies de la vie sociale vont s'amorcer ! J'ai eu ma dose de vie en ermitage.
Bientôt j'aurai mes habitudes et mon train-train quotidien. Mais j'ignore encore à quoi mes journées vont ressembler. A force de comparaison avec le vécu de mes amies, elles-aussi au bout du monde et en proie aux doutes, on peut dire que les débuts d'une expatriation sont perturbants, les moments difficiles en font presque oublier la chance qu'on a de partir à l'étranger et à la découverte du monde. C'est normal d'angoisser quand il nous faut apprendre à connaître une autre terre totalement différente de celle où l'on est né. Nos proches, famille et amis, nous manquent, mais c'est en s'éloignant qu'on réalise davantage à quel point les nôtres sont importants et en quoi le fait de les contacter pour leur raconter notre petite vie nous tient à cœur (vous avez dit, chœur ?). C'est ainsi qu'en étant loin de chez soi, on tâche de se recréer un nid qui nous ressemble. Je manque encore de branchages pour le mien, mais j'ai bon espoir d'en trouver d'ici peu : désormais j'ai ma branche, elle est solide, il ne me reste plus qu'à le construire ce nid !
Zéphyr the little parakeet
PS : le clou de la soirée, la tentative de hackage de mon compte facebook. Merci au hacker pour la petite adrénaline, mais c'était pas nécessaire.