mercredi 22 octobre 2014

#9# Le Fabuleux Destin de Marie en Asie

1 mois et une semaine.

Voilà le temps qui s'est écoulé depuis mes derniers pas sur le sol français et mes premiers sur le sol thaïlandais. Mon record en distance et en temps : loin de chez moi, que ce soit seule ou accompagnée (I miss my Zozo !).

La semaine dernière fut plutôt calme en comparaison avec la précédente. A l'ONG je deviens de plus en plus efficace et mes tâches se diversifient quelques peu (je fais l'inventaire YOUHOU). Rester assise toute la journée me rend cinglée, mais certains jours je peux prendre davantage l'air [pas frais] de Chiang Mai. Le meilleur ce sont les missions "courses" pour Schumarie et sa Frange Mobile (livraison dans les 15 min qui suivent la commande, satisfait ou satisfait).

Cette semaine, l'événement marquant fut le COURS DE CUISINE THAÏLANDAISE.
Au programme : petit tour au marché, puis apprentissage de 7 plats traditionnels. Quel bonheur de savoir enfin ce qu'on a dans son assiette ... Car oui, la plupart du temps, quand il s'agit de commander un plat il est préférable de se fier aux photos (quand il y en a !) ... surtout quand le menu n'est pas traduit en anglais. 

Ainsi après un petit tour de marché, nous nous sommes rendues avec Marion dans une sorte de maison légèrement à l'extérieur de la ville : petit tour du potager, notre guide nous présente aux légumes asiatiques ... et aux plantations de piments. 
Le durian, fruit à l'écorce pestilentielle 
(au point d'être interdit dans certains hôtels, pas encore goûté )

La pastèque, une passion.

"Maï phet, not spicy please !" TU PARLES

Après ça, retour dans la salle des cuistots : la cuisine thaïlandaise est donc essentiellement à base de riz (pour mon plus grand malheur), de piment (tout est une question de dosage...), de lait de coco (ça ça me plaît) et d'huile (poisson frit, nouilles frits, riz frit, "nems" frits, poulet frit ... miaaam de l'houile).






En rentrant en France (et oui car sur place avec seulement un micro-onde et une bouilloire c'est un peu compliqué pour jouer à Master Chef), je pourrai donc m'essayer à la confection de petits plats traditionnels en mode Maïté.
  • Sweet Sticky Rice with Mango / Mangue et riz au lait de coco /  Kha Neow Mamuang : un plat traditionnel, simple et excellent
  • Papaya salad / Salade de Papaye / Som Tam: un régal, malgré les piments, se mange avec du riz ... (encore...)
  • Chicken in coconut milk soup / Soupe de poulet au lait de coco / Tom Kha Gai : hyper bon et un vrai jeu d'enfant, prêt en 5 min
  • Deep Fry Spring Rolls / Pawpia Tord : genre de nems, une tuerie
  • Egg Fried Rice / Riz frit aux oeufs / Khao Pad Khai : un genre de riz cantonnais 
  • Phad Thai : the symbole du pays, nouilles frits avec légumes et viande au choix


Des plats très simples à faire, la cuisine thaï n'a pas de mesures strictes comme la cuisine française (ça fonctionne par cuillerées ... un sacrilège pour mon père mais une bénédiction pour ma mère !).
Vous goûtez tous vos plats ... autant dire qu'après ça vous avez la panse bien repue. Vous repartez munis d'un petit diplôme et d'un petit livre de cuisine !



Le soir-même nous nous sommes rendues avec Marion au Sunday Market : un monde fou. Impossible de passer : et puis, les asiatiques en général ne sont pas bien pressés ... soit j'ai des côtés hyperactif refoulés, soit ils sont mous du genou, au choix ! 
Y'a du people (et Marion en mode incruste au premier plan)

Quelques acquisitions pour essayer de s'habiller : mais malheureusement JE NE TROUVE TOUJOURS PAS DE SHORTS. Cette quête du short en jean, basique, le truc que tout le monde a chez soi, semble introuvable ici, du moins à des mesures occidentales. Si les Thaïs passent leur temps à s'empiffrer, j'aimerais bien connaître les constituants de leur métabolisme ... TOUS (ou presque) sont taillés comme des allumettes, les tailles thaïs ne sont pas taillées pour ma taille. Cette quête du short commence à devenir une véritable quête du Graal ... 

Après le "petit" marché, retour dans les quartiers de Suthep et achat de matériel de maison : je ne pensais pas un jour traîner une serpillière sur un scooter ...


Le scooter ... demain acquisition d'un nouveau (pas si neuf que ça) pour un prix dérisoire de 10 000 bht (262 euros, j'ai mes contacts ...). Mon ami Ta m'a fortement conseillée de venir le récupérer ce Jeudi et non Mercredi/aujourd'hui : "I believe in Bouddha, Thursday good day for you"
Soit, j'attendrai un jour de plus !

Le scooter ... cet engin qui régit tous mes déplacements, ce machin que je ne savais pas conduire avant de venir ici ... ce truc qui fait ressortir des pulsions marseillaises : il est agréable de noter que jurer en français tout en conduisant un deux roues et assez fort pour que les conducteurs voisins vous entendent ne provoque aucune colère ni ne vexe personne sur la route ... vous l'aurez compris : certains mots m'échappent, malgré moi, destinés à mes petits compagnons routards de Chiang Mai. Le meilleur, ce sont les bus rouges : ou comment occuper deux files plutôt qu'une, vous empêchant tout passage. Il m'arrive de parle seule sur mon bolide : commenter tout ce qui se passe dans la rue et quelles c******* font les autres sur la route fait parti de mes passes-temps favoris. 
Aucun accrochage notable à l'heure-dite ... je prie Bouddha, Vishnou et Jéhovah pour ne pas être victime d'un accident dans les 9 prochains mois en terres asiatiques.

Mes préoccupations du moment : programmation de voyage dans le reste du pays et de l'Asie. Je commence à avoir un peu la bougeotte et je vais bientôt être servie : Bangkok fin Novembre, Christmas Break au Cambodge, petite île entre deux et saut au Laos obligé pour mon visa. J'en connais une qui va chauffer ces prochains mois : elle s'appelle carte bancaire, la meilleure amie de l'homme (et de la femme) paraît-il...

Le quotidien fait révéler à Chiang Mai ses bons et des mauvais côtés. Malgré les apparences, je n'y suis pas en vacances (je vous assure). Certes, un pays tel que la Thaïlande offre un cadre splendide pour la détente, parfois ça en est frustrant de ne pas pouvoir en profiter pleinement. Les îles ... les plages de sable fin ... pour l'instant je n'ai pu découvrir que le côté campagne (très plaisant !). De telles escapades sont donc en projet et fortement réalisables dans ce pays où vous êtes, bien qu'étudiant, détenteur d'un bon pouvoir d'achat. J'aime pouvoir faire des choses jusqu'alors qui me semblaient hors de portée : comme cette rencontre avec les éléphants par exemple. Je ne regrette en rien le choix de ce pays pour ma 3A, un pays qui me rend libre : je ne ressens pas toutes ces contraintes qui pèsent en général en France ... mais la Thaïlande reste un pays comme un autre, ce n'est pas un paradis terrestre.
Il est intéressant de faire d'une ville totalement étrangère et opposée à sa propre culture son "chez soi". Au début, vous êtes littéralement pommée, puis vient le moment où vous commencez à aimer tout ce que vous découvrez, vous vous émerveillez telle Alice ... et puis vient ce moment où vous avez trouvé votre quotidien ... vous remarquez enfin qu'il s'agit d'un pays comme un autre, avec des bons et des mauvais côtés. Cette semaine la France m'a manqué, vous m'avez manqué. Le quotidien bat son plein ! Toutes les petites choses qui le constituent font penser à un film de Jean-Pierre Jeunet ...



"Le 15 septembre 2014 à 14h48 et 22 secondes, une perruche ondulée ou melopsittacus undulatus capable d'émettre un son à chaque battement d'aile se posait sur le clocher de l'abbaye de Saint Victor à Marseille.
A la même seconde, sur la terrasse de la pizzeria Au Fourabois, la pluie remplissait les verres mis en place sur les tables par Jean-Paul, serveur auvergnat, les faisant chanter sans que personne ne s'en aperçoive.
Au même instant, au premier étage d'un appartement à Aix-en-Provence, non loin de la rue de la Verrerie, une 4A réinvestissait ce lieu occupé par une troupe de théâtreux attardés pendant toute une année.

A la même seconde, une future aixpat s'avançait vers la douane et l'inconnu, s'éloignant dès lors de tout ce qu'elle avait auparavant connu. 

Un jour plus tard, Marie Argence découvrait la Thaïlande.

Marie, jeune expatriée en Thaïlande, vit à Chiang Mai et travaille dans une ONG.


Marie Argence n'aime pas
Transpirer sous la frange dès le matin
Rester une touriste quoiqu'il arrive aux yeux des autres citadins
Prendre son scooter et remplir ses poumons d'air peu sain
Etre perçue comme un porte-monnaie humain
Ne pas comprendre un mot au langage de cette contrée
Marcher au soleil en T-shirt et en garder les traits ... 
Ne jamais pouvoir se faire à becter chez elle
Devoir jeter son papier toilette (usagé) dans la poubelle
Manger à chaque repas du riz
Devoir cohabiter avec des fourmis
Respecter le code de la route et (sûrement) être l'unique
Devoir se tartiner à longueur de journée d'anti-moustique 
Etre obligée de s'épiler toute l'année
Ne pas trouver de shorts et de quoi s'habiller au marché.

Marie Argence aime
Ne pas porter de pull ou de bonnet
Dans les embouteillages avec son scooter, pouvoir se faufiler
Croiser ce regarde et ce sourire avenants des autres habitants
Ne pas être petite ni être entourée de grands
Rencontrer des gens de toutes nationalités
Pouvoir enfin apprendre à parler anglais
Découvrir de nouveaux plats et saveurs à chaque repas
Prévoir des voyages dans des pays qu'elle ne connaît pas
Vivre dans une cité emplie de nature
Rentrer tard chez elle sans avoir peur, car la ville est sûre
Apprendre à manœuvrer un éléphant
Pouvoir céder à [presque] tous ses caprices comme une enfant
Passer à la pompe à essence sans que ce soit une plaie 
Vivre dans une culture qui respire le respect.



lundi 13 octobre 2014

#8# Un sourire de plus au Royaume de Siam !

Mais quelle semaine ! 

Les jours ont défilé à une allure ... ! Je n'ai pas eu le temps de m'ennuyer (et le manque de sommeil en témoigne !). Je vais tâcher d'en faire un résumé.

"Au boulot" (car oui je peux faire comme les grandes personnes maintenant et dire que "je bosse"), mon anglais est de plus en plus fluide, je suis encore loin d'être bilingue, mais mon maître de stage me comprend et je le comprends en retour, autant dire que ça facilite le travail ... Mes missions tournent toujours autour du site internet, m'occuper de l'accueil, poster des affiches dans la ville (bon plan pour prendre le soleil) ... L'ordinateur mi-thaï mi-anglais est un frein parfois, mais notre relation s'améliore. J'ai pu assister à un Workshop ! Génial pour apprendre à se servir d'un appareil photo correctement ... simplement, je n'ai pas assisté au deuxième jour concernant l'exercice (la suite expliquera pourquoi).

L'événement de la semaine a été l'arrivée de Marion, petite frenchie du sud (comme moi) : elle est née à Marseille (comme moi), elle va à Aix à la fac (comme moi ... du moins si Sciences Po ne finit pas sous les barricades étudiantes), elle fait un stage en ONG (comme moi) et elle reste à Chiang Mai pour un moment (6 mois, pas comme moi mais à 3 mois de différence on va pas chipoter)



Marion est arrivée ce Mardi 7 Octobre. On s'est rencontré sur internet (non pas meetic, simplement expat blog, que je recommande d'ailleurs).
Dès son arrivée, je l'ai rejoint pour manger. Au cours du repas, je me revoyais en elle, 3 semaines auparavant totalement paniquée par ce débarquement en terre inconnue, perdue dans cette ville tellement dépaysante. J'en ai presque été jalouse de déceler ce sentiment chez quelqu'un d'autre : car oui, désormais, je ne suis plus autant dépaysée, je suis davantage chez moi. Si se sentir perdue de cette manière ne semble pas agréable sur le moment, après quelques temps et du recul, on se rend compte de la puissance de ce sentiment ... et finalement quand on repense à cette arrivée avec cette grosse valise et ses petits yeux encore fermés à ce nouvel inconnu, on se dit que toutes ces beautés étaient encore neuves pour nous ... cette attitude d'Alice au pays des merveilles ne m'a pas totalement quittée, j'ai encore trop de choses à voir et à connaître ici. Mais la voir d'une telle ampleur chez Marion, je crevais d'envie de revivre encore ce nouveau départ (tout en étant fière de ne pas repasser par quelques galères).

Cette semaine je me suis donc occupée de ma nouvelle petite protégée : visites d'appartements, vadrouilles en scooter, premiers repas épicés (trop épicés, elle a eu droit à une soupe et moi à une salade pas très catholiques) ... cette semaine je n'étais plus seule. Je me suis sentie fière de pouvoir l'aider à ce point : cela signifie que je me suis fait une place dans cette ville dont je commence à comprendre le fonctionnement. Désormais, notre nouvelle expatriée est bien installée dans un condo universitaire (où elle n'est entourée que de Thaïs qui la regardent comme l'étrangère ... peuchère ...). Nous avons même fait une virée à scooter pour aller chercher coussins, "draps" (puisqu'il n'y a pas de draps simples, seulement des sortes de couettes, Gilles si tu me lis, NON ON NE LES A TOUJOURS PAS TROUVES !). Concernant le retour après ces courses (où j'ai fait l'acquisition d'une bouilloire, thé&gerblés the COME BACK -du moins sans les gerblés...), je ne possède pas de photos pour vous faire profiter du burlesque de la situation : deux sur un scooter, une couette et draps de housse entre Marion et moi, un coussin pour Marion, deux sacs en plastique aussi pendus à mes bras (heureusement qu'aucune de nous deux n'étaient obèses, sinon ça rentrait pas). Mais pour autant, nous ne paraissions pas différentes des Thaïs qui peuvent monter à 3 et faire un déménagement sur un seul scoot en même temps.

Je peux le dire, Schumarie et sa Frange Raider are BACK. Je me débrouille pas trop mal à deux roues ET je reste TRES prudente aussi. 

Sinon, nous sommes sorties : ce fut épique. Après un repas birman, un petit tour au Night Bazaar (un grand marché de nuit, mais ultra touristique ... ne vaut pas le Wororot Market) et quelques acquisitions, nous avons bu un cocktail délicieux en haut d'un bar. 


The Night Bazaar



Après avoir envisagé de changer d'adresse, nous ne trouvions pas d'autres endroits sympathiques pour se poser : mais nous avions une piste. Un camion/taxi rouge, rempli d'expats fêtards, était juste devant nous : "Vas-y, suis-les je suis sûre qu'ils vont où y'a de l'ambiance", dixit Marion. Première "course-poursuite en scooter", ce camion nous a conduit à un endroit que je connaissais déjà mais que je n'aurais su retrouver : le Zoé. Une sorte de complexe de boîtes de nuit et de bars en extérieur, ambiance Backpaker assurée. Une des seules boîtes de Chiang Mai qui ferme à ... 1h30 du matin (et non ce n'est pas Aix). Nous avons bien profité de l'endroit et puis sages nous sommes rentrées.  



Et puis hier fut la plus belle journée que j'ai passée en Thaïlande (d'où le fait que je n'ai pas pu aller au Workshop). J'en ai encore des étoiles dans les yeux. Malgré la fatigue due à cette semaine intense, nous avons décidé d'aller enfin voir les éléphants ! C'est une expérience unique, surtout quand vous recevez de bons conseils pour choisir la compagnie organisatrice (Big Up Gilles !). Pour 1800 bht, une journée au top : apprendre à diriger un éléphant, prendre le bain avec eux, repas compris, cascade et rafting ensuite ! Le tout accommodé d'un joli CD avec toutes les photos.

La journée ne s'annonçait pourtant pas lumineuse ... et pour cause : la mousson ! Départ à 8h30 dans un bus qui faisait penser à une expédition Pékin Express. Trempées et souffrant du froid, nous regardions dépitées cette route totalement inondée, presque aux allures de rivière. Bien sûr, je savais que la pluie s'arrêterait et que le soleil percerait pour nous gratifier de jolis coups de soleil : mais mon acolyte en était beaucoup moins convaincue ... et oui, elle découvrait sa première mousson ! (j'ai l'impression de parler comme une Maman ...).


Un petit tour dans la cambrousse thaïlandaise me rappelant étrangement les virées en 4x4 d'Auvergne !!

Après 1h30 de route, sous la pluie, puis ensuite dans de beaux virages, nous sommes finalement arrivés, notre groupe de quatre (avec deux espagnols) à bon port. Cadre magnifique, perdu dans la montagne, petit campement d'éléphants (environ 8 je crois)

Je peux le dire : une des plus belles expériences de ma vie. 


Qu'est-ce que ça bouffe comme bananes ces engins ! Il faut savoir qu'ici ils montaient les éléphants comme nous nous montions des chevaux en Europe. Les éléphants d'Asie ont de petites oreilles contrairement à ceux d'Afrique (petites, tout est relatif...) et seuls les mâles possèdent des défenses (c'était le point C pas sorcier).
On a donc appris les mots appropriés pour les guider ... puis en route pour la balade ! Je me suis retrouvée ni une ni deux sur une tête avec trois cheveux dressés dessus. Pas de selle, on monte à cru ! Marion derrière peu rassurée et moi totalement aux anges : HU ! YAO ! QUIN ! (oui bon je sais pas comment ça s'écrit, mais voilà les cris de guidage, tout ça accompagné de coups de pied dans les oreilles ... n'ayez crainte ça leur fait pas mal !)



S'en est suivi le bain ! Quelle expérience, brosser un éléphant. Ce truc qui doit faire je ne sais combien mon poids et ma taille, assis dans l'eau à attendre nos petits soins. Les photos en témoignent, le pur bonheur ! (difficile à ramener dans l'avion par contre ...).

Après-manger, direction la cascade, en mode Ushuaïa ! Belle expérience, eau fraîche et soleil chaud ... parfait.


Nous sommes passés par un village d'immigrés birmans si je me souviens bien, nous avons pu voir une dame faire ses propres étoles à la main ... 



J'ai même essayé une tenue traditionnelle : les femmes non-mariées portent du blanc. Après le mariage, elle ne peuvent que porter des couleurs. Quand notre guide me demande si je veux essayer la tenue, je dis que je peux pas (pensant que bon, en étant trempée et sentant l'éléphant c'était pas une bonne idée), sa réponse : "pourquoi tu es mariée ?". Euh, Nan.
Très très très sexy ... je sais pas si les jeunes femmes donnent envie de se marier aux hommes ainsi...

Et enfin le "rafting", malheureusement pas de photo à l'appui pour l'instant. Mais imaginez 4 occidentaux sur de gros bambous rattachés formant comme une grosse planche, promenés par un jeune Thaï s'amusant à faire voir aux touristes que nous étions quelques serpents dans l'eau. Nous sommes passés à côté de villages, les autochtones nous regardant avec curiosité et nous fixant de manière intense (nous étions en maillot de bain, ceci peut expliquer cela...). Nous sommes finalement arrivés à une sorte de plage : petites maisonnettes sur le bord de l'eau remplies de Thaïs qui sortaient en famille pour pic-niquer. Et nous, arrivant presque à poil, blancs comme des c.. , essayant de regarder ailleurs pour éviter ce regard qui veut tout dire.

Suite à cela, nous sommes rentrées, une fois Marion raccompagnée saine et sauve dans son nouveau logis, retour chez moi : après inondation de la salle de bain, quelques Skypes, un repas, j'entreprends l'écriture de cet article. Mais un appel Skype m'empêche d'aller jusqu'au bout : c'était eux ! Ils étaient là, chez moi, sans être là, comme si nous étions à Aix encore une fois ... impossible de s'écouter, tout le monde parlait en même temps, une euphorie générale accommodée de bugs internet, une vague de joie m'a submergée en voyant leurs petites têtes !
Paris, Aix, New-York, Tokyo et Chiang Mai réunis ! Et il en manquait ! (jusqu'à la coupure de wifi qui n'a pas fonctionné jusqu'au lendemain matin, oui j'étais folle).


Le  bilan de ce premier mois, car oui dans deux jours cela fera 1 mois que je vis en Thaïlande. Les rues ne semblent plus étranges, je comprends le concept de vie à la thaïlandaise. Je décèle la beauté de certaines choses qui pour moi étaient encore trop différentes à mes yeux pour que j'y parvienne il y a encore deux semaines. 
J'ai des projets, je cherche à ne pas trop dépenser pour tenter de voyager un peu (mais l'argent part vite ... quand c'est pas cher, tout est plus tentant)
Je ne suis plus toute seule pour sortir, je rencontre des têtes différentes même si elles ne sont que de passage à Chiang Mai. 
J'apprécie ce pays, ses paysages, sa population, ses habitudes. Je me sens libre ici. 
Mes yeux ne sont pas habitués au point d'être bridés, mais ils voient les choses sous un angle vraiment différent. L'adaptation n'est peut-être pas arrivée à son terme, mais je me sens bien dans ce décor. Je suis très occupée, je n'ai plus le temps de m'ennuyer, je ne cogite plus comme à l'arrivée. Cependant, mes seuls instants libres de réflexion restent encore tournés vers la France, vers vous : qu'est-ce qu'ils font, est-ce qu'ils vont bien ? Ou encore vers tous ces autres pays qui me sont inconnus mais que mes amis découvrent comme moi je découvre la Thaïlande : est-ce qu'ils y sont bien ? Comment vivent-ils cette 3 A ? 
Sachez que je pense à vous tous depuis mon petit coin de paradis, famille et amis ... quant à moi, mon bonhomme de chemin continue et ça roule plutôt bien ! 

J'arbore enfin ce sourire, cette risette, symbole de mon acclimatation !




dimanche 5 octobre 2014

#7# Keep Calm ... and Let The Show Begin !

Les jours se suivent et se ressemblent ... Voilà plus d'une semaine que je n'ai pas écrit quelques lignes et pour cause : ces derniers jours ne furent pas bien palpitants, c'est ce qu'on appelle le monde du travail ! Je vais donc tâcher de faire un résumé en omettant pas les choses les plus intéressantes : attention, article conséquent !

Pour décrire ma situation actuelle, elle a quelques peu évolué : je suis toujours à la recherche de repères mais je commence à avoir des habitudes. Une certaine routine s'installe dans mon quotidien : lever 9h/9h30, travail 10h45 jusqu'à 18h/19h. Ces horaires de stage ont des avantages et des inconvénients : si je peux dormir correctement le matin sans être stressée par le réveil, le soir mes activités en sont restreintes car oui, à 18h il fait déjà nuit.

Pour l'instant mon travail au sein de l'ONG consiste en la mise à jour du site internet : du coup, mes journées se passent sur l'ordinateur, j'en ai un peu des fourmis dans les pattes. Excepté hier ! Avec la nouvelle exposition (elle change tous les mois), nous avons dû nous occuper de changer les cadres etc ... j'étais de corvée de courses, donc chaque fois qu'il manquait une petite chose je pouvais prendre l'air avec mon scooter (un air bien chaud, une des journées les plus chaudes depuis mon arrivée je pense). Mon maître de stage m'a bien fait remarqué qu'il préférait que je sois celle qui voit le soleil : voilà, même ici je commence à avoir la réputation de Blanche-Neige !

Je commence à être de plus en plus opérationnelle dans mon travail à l'ONG, mon anglais s'améliore tant bien que mal ... mon accent français est une abomination ce qui au final me bloque dans ma progression. Je me suis même surprise en voyant que je parlais peut-être mieux italien ! Ceci n'est pas une blague : j'en remercie mes petits professeurs du chemin, vous avez fait un boulot assez exceptionnel ... Pour m'expliquer : un jour un vieux rentre, parle en anglais en roulant les "r" ... après avoir pensé à un Écossais, il finit par me dire qu'il vient de Sicile. Et là, la révélation : mon italien est sorti spontanément, comme si j'étais encore en train de marcher avec mes deux compères (et pour repasser à l'anglais après, tout un art ... Bienvenue dans la Tour de Babel !)


Petite pluie un jour de boulot !


Cette ONG est une occasion de rencontrer beaucoup de gens, certes, mais peu de mon âge : la moyenne d'âge est assez élevée, si je devais me faire des amis, ce serait une bande de retraités. Je n'ai rien contre les seniors ... mais aller boire des coups avec quelqu'un de 60 ans dans les bars de nuit, je pense que ça fait louche. Par chance, hier soir à l'expo j'ai pu rencontrer des "jeunes" : ils sont plus proches de la trentaine que de la vingtaine ... mais je reste incontestablement une enfant parmi eux. Hier soir j'ai donc pu faire la connaissance d'un groupe qui bosse en ONG à Chiang Mai : au menu des nationalités, Canada, USA, Australie, Irlande ! Quant à aujourd'hui, un Instameet (rencontre entre instagramers, pour l'ancienne génération qui me lit, instagram est une application sur téléphone pour retoucher et partager des photos avec ses amis) était organisé par mon ONG, j'ai pu encore rencontrer des gens ... mais je reste le bébé du lot cependant !


Concernant désormais les festivités de cette dernière semaine :

Samedi dernier se déroulait à Chiang Mai pour la quatrième fois le TEDx event



Pour ceux qui ne connaissent pas (comme c'était mon cas) voilà la définition wikipédia (histoire de pas changer les bonnes habitudes) :

Les conférences TED (Technology, Entertainment and Design), sont une série internationale de conférences organisées par la fondation à but non lucratif Sapling foundation. Cette fondation a été créée pour diffuser des « idées qui valent la peine d'être diffusées » (en anglais : ideas worth spreading).

Je ne sais pas combien coûtait la place (bouffe à volonté, boisson à volonté et tout le toutim, la thaï populace n'était pas vraiment invitée : j'ai pu entendre des thaïs plus jeunes que moi parfaitement bilingues en anglais ... solitude...), mais j'ai eu la chance de ne rien devoir payer en y allant avec mon ONG qui devait donner un coup de main pour prendre des photos de l'événement. Sur place, j'ai tenu le stand, essayant de faire connaître DAA et convaincant les gens de s'inscrire à la Newsletter. J'ai donc pu assister à des conférences en anglais, en évitant soigneusement de me rendre à celles en thaï. 



J'ai eu aussi le plaisir de faire ma première sortie dans les bars de la ville : un jeune qui bosse avec moi m'a proposé de me joindre à lui et son groupe d'amis. Je me suis donc retrouvée au milieu d'une bande de "jeunes", car oui, j'étais la seule encore en âge d'étudier. Un sacré moment de solitude m'a envahi au moment où j'ai demandé à l'un d'eux quelles études il faisait ... déjà j'ai dû lui répéter trois fois la question, puis sa réponse était si bien construite avec la description du job des 10 personnes autour de moi que oui, ce fût une tentative de communication ratée, un flop.

Pour sortir en Thaïlande, du moins à Chiang Mai, il semblerait que le choix soit restreint au niveau des boîtes : une seule semble fonctionner jusqu'à 1h30 et n'est pas des plus recommandée au niveau musical. Sinon, ils ont des bars : je ne pense pas être suffisamment sortie pour pouvoir juger de l'ambiance donc j'attendrai encore un peu avant de donner mon avis. Là où nous sommes allés, c'était un bar entreposé au sommet d'un grand centre commercial, où vous pouvez trouver de tout : un cinéma, une salle/bibliothèque pour les étudiants, une salle de gym, des bars, des commerces ... gigantesque, sur 6 étages (ma tête en découvrant le lieu était digne de César dans la planète des singes). Le plus sympa en parcourant le centre, c'est que vous pouvez voir des jeunes étudier ou bien d'autres faire leur sport ... tout est vitré. (Une manière de se montrer en train de faire son sport, de montrer qu'on a de l'argent et le temps de prendre soin de son corps ...)

Des étudiants à 22h30 dans le centre commercial en train de travailler

Ainsi, les centres commerciaux sont donc des endroits hyper branchés ! The place to be. Conception étrange ... et un peu triste je dirai.

Une marrée de scooters au parking du centre commercial

Cette découverte m'aura cependant permis de connaître une adresse pour faire quelques courses à l'occidentale ! Achat de pommes vertes et de tomates entre autre chose (et d'une pelle et une balayette, une autre victoire) ! Il y avait même du fromage sur les étalages du Rimping Market (un genre de monoprix je présume) mais un peu trop cher, mais il était lààààà. 









Le retour des courses sur le scoot en valait le détour, surtout avec la pastèque.



Autrement, cette dernière semaine, j'ai fait des expériences gustatives pour le moins étranges. 

C'est le point MASTER CHEF.
Déjà, mon frigo se rempli entre fruits, yaourts et eau. J'ai découvert les activias thaï, avec des goûts qui ne sont pas connus en France mais pas désagréables. 

La résurrection 






J'ai goûté à cette chose, ce yaourt : un mélange de maïs et de haricots rouges ... je dis bien avoir essayé : au bout de deux cuillères, même moi je n'ai pas pu aller plus loin et pourtant je ne suis pas difficile. Sentir les bouts de maïs rances dans son yaourt, c'est assez immonde.  




J'ai pu essayer des fruits du pays et vraiment délicieux : 
  • le ramboutan, un genre de gros litchi dans une coque avec des sortes de poils
  • la pastèque (oui je suis aux anges)
  • le mangoustan, je ne saurai pas trop le décrire au goût, mais tellement bon ! 


Une spécialité de la région, à ne pas manquer, la saucisse de Chiang Mai. 



Elle sont généralement gardées à l'entrée des petits restos de rue. Là où j'en ai acheté, une vieille dame montait la garde, tapette à mouches en main (je n'ai pas été malade, je précise).










Une spécialité d'Asie ... Les insectes ... Et oui, j'y ai goûté sur le Saturday Market, mais juste un ver, les sauterelles très peu pour moi ... Le goût ? Entre la noisette et la viande grillée ... non, ce n'est pas mon plat préféré !










Mon autre sortie marquante cette semaine fût le Zoo de Chiang Mai (mon Dieu qu'il est immense !). Un des plus beaux zoo d'Asie à en croire certains. J'avais décidé de ne pas prendre leur bus (oui un bus à l'intérieur du zoo) et de faire tout à pieds. Sur le coup des 17h j'étais sur les rotules : après en avoir fait 2 fois le tour, m'être pommée parmi les boucs alors que je cherchais les éléphants ... enfin  bref, une superbe balade qui a été gratifiée en rentrant chez moi par un bonne douche. Le prix de l'entrée est plutôt correcte : 290 bht pour voir et le zoo et l'aquarium (qui était en travaux et je n'ai pas pu voir les dauphins, tristesse). Pour voir les pandas, c'est 100 bht de plus. Malheureusement il n'y en avait qu'un seul et il était en plein sieste. Par contre leur volière est absolument géniale, vraiment en hauteur recouvrant des arbres immenses. Les oiseaux en tout cas ont la place nécessaire. Le zoo avait des allures de forêt tropicale à certains endroits, une super balade donc que je recommande, en évitant cependant de vous perdre inutilement et ainsi ne pas faire de "kilometri gratis"



Au sommet de la volière 

Vue sur Chiang Mai depuis le Zoo

Promenons-nous dans les bois ...



Choc des cultures n°6 : quand vous voyez une petite bête, un petit lézard dans votre chambre, surtout ne pensez pas à vous en débarrasser, ça mange les moustiques !


Dites bonjour à Léon, mon colocataire


La situation se décante petit à petit, je rencontre des gens et j'essaie de m'améliorer en anglais. Je suis occupée, les jours s'enchaînent ... Ma troisième semaine sur les terres thaïlandaises est bien entamée. Je pense m'être adaptée au mode de vie, ma routine me convient. Néanmoins, je dois encore continuer de chercher quelques petites choses, comme acheter un scooter, un vélo, une couverture pour mon lit (oui le duvet ça commence à bien faire) ... Une chose est sûre, c'est que pendant le premier mois d'expatriation, il faut faire preuve de beaucoup de patience envers soi-même : ne pas brusquer les choses et laisser le temps au temps ... Quand on s'expatrie, on croit que d'un coup tout va être beaucoup plus simple, qu'on va s'amuser et sortir ... On en oublie qu'on doit carrément se construire cette nouvelle vie qui aura son quotidien et ses côtés un peu fades de temps en temps. Le premier mois est un cap je présume, une fois ce temps révolu, on peut espérer faire parti du décor. 

Ici, le décor est planté et agréable, à présent je dois jouer mon propre rôle et rencontrer d'autres personnages ! J'attends la fin de cet incipit avec impatience !

I am ready